Les discussions avancent afin de dénouer la crise économique et financière. Trois axes d’action en ressortent particulièrement.
Si le Conseil européen n’a pas permis de trouver des remèdes à la crise économique et financière qui frappe la zone euro – une seconde phase de négociations est prévue pour mercredi – il aura cependant permis de mettre en lumière l’urgence de la situation, et de dégager de multiples axes d’action.
Herman Von Rompuy, président du Conseil européen, a donné le ton dans son invitation au Conseil européen qui s’est tenu ce dimanche. « La situation économique s’aggrave: la croissance ralentit en Europe et dans le monde, en raison notamment des risques liés à la dette souveraine dans certains pays, qui ont également une incidence sur le secteur bancaire », a indiqué celui qui, depuis hier soir, est désormais officiellement chargé de la présidence des réunions des gouvernements et chefs d’Etat de la zone euro. En concentrant ce dossier sensible entre les mains d’un même Homme, le suivi du dossier devrait être affirmé de manière plus institutionnelle.
Le nouvel homme fort de la zone euro a par ailleurs accentué la pression, appuyé par le « couple » franco-allemand Sarkozy et Merkel, sur l’Italie, troisième économie du périmètre concerné, en proie à une situation budgétaire délicate et sous la pression des agences de notation. Ce trio a exhorté le Président du Conseil Silvio Berlusconi à prendre de nouvelles mesures pour réduire sa dette, qui s’élève à 120% du PIB. Le retour à l’équilibre budgétaire, prévu pour 2013 au moyen d’un important plan d’austérité, semble compromis, de nombreuses initiatives et réformes n’ayant toujours pas été adoptées. Même le patronat s’est désolidarisé du « Cavaliere », et a émis de nombreuses pistes de sorties de crise.
La dette grecque figure également au centre de toutes les attentions. Les multiples mesures d’austérité engagées dans le pays peinent à prendre effet, tandis que de nombreuses grèves à répétition pénalisent l’activité économique. Une décote d’au moins 50% de la dette souveraine du pays aurait été avalisée vendredi par ses créanciers privés. Il s’agit d’une nouvelle étape supplémentaire dans la longue lutte pour endiguer le risque de défaut de paiement d’Athènes, d’ores et déjà perçue comme incapable d’honorer ses dettes. Le 21 juillet dernier, un plan de sauvetage d’un montant de 158 millions d’euros avait été adopté par le Fonds monétaire international, le Fonds européen de stabilité financière et le secteur privé.
Enfin, la situation des banques est particulièrement débattue en France, de nombreux politiques s’étant récemment prononcés pour un renforcement de l’encadrement des établissements. « Les travaux avancent bien sur les banques », a expliqué ce dimanche Nicolas Sarkozy, mettant en exergue les réflexions menées à ce sujet. Une soixantaine de banques européennes vont devoir se recapitaliser à hauteur de 100 milliards d’euros d’ici au 30 juin 2012 afin de renforcer leurs fonds propres. Le dossier prend une ampleur plus forte dans l’Hexagone où, en cas d’aide par l’Etat, les dirigeants des banques ne pourront percevoir aucun bonus ni rémunération variable.
Dans l’attente de nouvelles décisions, la crise provoque l’inquiétude des Français, selon un sondage Ifop réalisé par Le Journal du Dimanche. Pour 79% d’entre eux, se déroule actuellement « la crise la plus grave » de ces dernières années. La menace des conséquences de la rigueur guette.