Entretien avec Mario Da Silva et Clémentine Poulet, fondateur et directrice de la communication de Widoowin.
Crée en 2009, Widoowin permet aux porteurs de plans d’épargne en actions (PEA) d’investir dans des petites et moyennes entreprises. Dotée du statut de conseiller en investissement financier, l’entreprise tire son originalité de son positionnement, uniquement orienté sur ce compte d’épargne. Elle travaille avec des PME françaises non cotées en Bourse.
Quels sont les avantages, pour les détenteurs d’un PEA, d’investir dans des PME non-cotées ?
Il existe différents types d’avantages : la proximité, l’implication, la fiscalité et le financier. En termes d’implication, lorsque vous investissez au capital d’une PME dont l’activité est simple, claire, évidente et donc compréhensible pour vous, vous savez dans quel panier vous mettez vos œufs. Et d’une manière directe, vos investissements participent à l’économie réelle. Ils créent des emplois, de la croissance et permettent à des aventures entrepreneuriales de se développer.
En termes de proximité, dans notre lexique, la définition d’une PME non cotée correspond à une entreprise proche de vous et que vous croisez quotidiennement. En termes financiers, lorsque vous investissez au capital d’une PME, vous n’investissez pas sur les marchés financiers.
En termes fiscaux, investir dans des PME au sein de son PEA permet de profiter des avantages liés à l’enveloppe elle-même. Si vos capitaux sont amenés à progresser de par la plus-value engendrée par la revente de vos actions ou parts sociales acquises à l’origine, ce gain se fera en exonération d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux. Et ce, même si votre PEA n’a pas une antériorité fiscale de plus de cinq ans.
Comment Widoowin rapproche-t-il les détenteurs de PEA et les PME ?
Peter Lynch, le célèbre gérant de fonds américain qui a géré pendant plus de quinze ans le fonds Magellan (Fidelity) répétait souvent qu’il investissait dans des entreprises dont sa femme vantait les mérites de tels ou tels produits ou services. Nous allons à la rencontre de ces PME, de taille modeste, dont les produits et services font partie de notre quotidien. Si les produits nous plaisent, c’est qu’ils peuvent plaire à d’autres et donc en faire une idée d’investissement.
Pourriez-vous présenter un cas d’investissement réalisé par le biais de votre plateforme ?
Loin de nous l’idée d’être une plateforme. Notre choix est de réunir une communauté limitée de « widoowineurs » avec qui nous accompagnons le développement et la croissance d’une société. Sociétés qui ne nous ont pas attendus pour se construire autour d’une idée, une identité et une image de marque.
Notre souhait est de leur permettre de voir plus haut et donc de leur apporter les liquidités nécessaires à cette vision de leur entreprise. En contrepartie de cet apport, et si la société y gagne, nos investisseurs récupèrent leurs capitaux moyennant une plus-value. En fait, nous organisons la liquidité des titres qui n’existent que trop rarement sur le « non côté ».
Nous avons établi, avec nos « widoowineurs » et les fondateurs de l’entreprise, un accord pour que les liquidités issues de l’apport en fonds propres de nos « widoowineurs » deviennent liquides en fonction d’un indicateur que nous avons communément choisi. Lorsque les conditions sont réunies, tous les ans, les « widoowineurs » récupèrent une partie de leur apport avec une plus ou moins-values. Il n’existe aucune garantie en capital mais nous faisons en sorte de maximiser les chances de retour sur investissement. Au terme d’une période donnée (48 mois), l’investisseur aura récupéré son capital, s’il participe activement au développement de l’activité de l’entreprise.
Existe-t-il des incertitudes législatives ?
Si des incertitudes existent, elles concernent l’enveloppe PEA dans son ensemble. Et touchera donc aussi bien les investissements côtés que non côtés. A notre sens, nous sommes plus dans une voie d’ouverture où le financement des entreprises devient un problème majeur. La solution passe par la réorientation de l’épargne des Français au sein de l’activité économique, donc à un renforcement de l’intérêt de détenir un PEA.
Quel est votre modèle économique ?
Nos « widoowineurs » sont nos clients. Nos destins sont liés. C’est pourquoi nous prêtons une attention particulière aux PME que nous approchons. Notre travail est rémunéré par nos « widoowineurs » : 1% des capitaux placés au sein de leur PEA. Cette rémunération est plafonnée à 436 euros par an. Les PME que nous accompagnons rémunèrent notre intervention. Le coût est fonction du travail effectué, entre 5 % et 10 % du total des apports.