Focus, au Whisky Live Paris 2019, sur 10 entreprises qui renouvellent l’approche du whisky, des liqueurs, du calvados et de l’armagnac.
Samedi 5 octobre, la Grande halle de la Villette a accueilli pour la première fois le triptyque gagnant du Whisky Live Paris – plateau dégustation, Rhum gallery et Cocktail street – et ses plus de 150 exposants pour trois jours. L’occasion de prendre le pouls du marché. D’après un baromètre Ipsos réalisé pour le salon, au cours des dix dernières années, 70% des acheteurs déclarent accorder une importance plus grande à la dimension éthique des spiritueux, tandis que la provenance, l’origine des matières premières et la traçabilité constituent le top 3 déclaratif des critères d’achat en spiritueux.
Autant d’intentions qui rejoignent la démarche de Fair, qui fête son dixième anniversaire. Martin Dupont, responsable des ventes Europe, reconnaît que l’entreprise était en avance sur son temps en 2009, avant de décoller il y a environ cinq ans. Les produits sont labellisés commerce équitable. L’exigence du sourcing fait aussi partie de la démarché de l’entreprise (Ethical Wine & Spirits). Au printemps, un rum (46%) du Salvador a fait son apparition. « Nous étoffons les provenances de nos produits. La coopérative avec laquelle nous travaillons nous a surpris », précise Martin Dupont en présentant ce rum de mélasse vieilli en fûts de Bourbon, très gourmand. Les liqueurs sont pour leur part passées en conditionnements de 35 à 70 cl, un grand format qui rencontre un franc succès aussi bien chez les cavistes qu’en CHR. La liqueur de Kumquat, un des classiques de Fair, se prête à l’exercice des cocktails, tels que le spritz.
Ces acteurs font leurs premiers pas
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Créée en 2014 dans les anciens abattoirs de la ville, The Helsinki Distilling Company a fortement recours au seigle, dont la Finlande est l’un des principaux producteurs. Ses produits sont distribués en France par Vintage Spirits Garage. L’Helsinki Rye Whiskey (47,7%), composé à 70% de seigle, et à 30% d’orge maltée, a été vieilli en fûts neufs de chêne américain. Les premiers fûts ont été mis en bouteille en août 2017. Les céréales sont locales. L’entreprise propose aussi un aquavit, du gin ou bien un spiritueux conçu à partir de pommes finlandaises.
Les fondateurs de Bimber Distillery, une petite distillerie artisanale londonienne aujourd’hui heureuse de présenter son « London single malt », ont émigré de Pologne vers le Royaume-Uni en 2003 pour créer leur entreprise, avant de créer une distillerie en 2015. Un an plus tard, les premiers fûts de Pedro Ximenez ont été installés, permettant aujourd’hui de proposer à la dégustation The 1st release (54,2%), dont seulement 1000 bouteilles ont été embouteillées.
A Bordeaux (Gironde), la distillerie Moon Harbour est en activité depuis septembre 2017, après trois ans de travail. Ses fondateurs, Jean-Philippe Ballanger (photo) et Yves Medina, sont passionnés de spiritueux. Ils se sont rapprochés de John McDougall, riche d’une riche expérience de master blender en Ecosse (Laphroaig, Balvenie…) pour concevoir leurs premiers assemblages. Un bunker est utilisé pour le stockage des barriques, ayant toutes contenues du vin de Bordeaux. L’ancrage local se manifeste aussi par de l’orge produite sur l’Île de Patiras. Le maltage, réalisé à Issoudun, pourrait prochainement être relocalisé dans la région. Moon Harbour dispose aussi de son propre fumoir, fonctionnant avec des algues du bassin d’Arcachon. 1500 bouteilles du whisky prévu pour être lancé dans un an seront en prévente courant octobre (environ 65 euros). Pour l’heure, Moon Spirit, un pur malt vieilli en fût de vin rouge, se distingue par sa rondeur. Du gin et du rhum sont également distillés sur place.
Ces acteurs lancent leurs produits en France
La Maison du Whisky lance en France les produits de la distillerie australienne Starward. Il y a quatre ans, Diageo a pris une participation dans cette entreprise créée en 2007. « David Vitale, notre fondateur, a commencé avec une vision simple; créer un whisky australien unique que nous pouvons offrir au monde avec fierté. Né et élevé à Melbourne, il a été inspiré pour créer un esprit qui reflète sa ville natale – de sa culture à ses fameuses variations de température avec quatre saisons en un jour », indique l’équipe. Two Fold (40%), résolument très doux, est composé d’orge à hauteur de 60% et de blé à hauteur de 40%. Nova (41%) est plus complexe. Les deux références sont vieillies en fûts de vin australien, « qui apportent des notes de fruits et d’épices ».
Après avoir proposé plusieurs opus de ses Experimental Series, Glenfiddich (distribution : William Grant & Sons France) lance une nouveauté dans sa gamme permanente, Grand Cru (40%), disponible depuis un mois à Singapour. Après avoir passé vingt-trois ans en fûts de bourbon (à hauteur de 90%) et de sherry (10%), Grand Cru a transité de quatre à six mois en fûts de chêne ayant contenu des vins champenois. On peut y retrouver des notes briochées et de fleur d’oranger. Des masterclasses permettront également de lancer le produit. En France, Jérôme Kaftandjian (photo) a succédé à Vincent Assié au poste de brand ambassador.
Ces acteurs se renouvellent
Halewood, l’un des plus importants fabricants et distributeurs de vins et spiritueux britanniques (douze distilleries, deux brasseries et deux bars), distribue en France par l’intermédiaire de CBH les produits de la gamme de John Crabbie & Co. Après quarante ans d’interruption, une nouvelle distillerie entrera en fonction en novembre. Pour l’heure, plusieurs embouteillages sont disponibles. Yardhead (40%) est ainsi un single malt produit pour les professionnels du cocktail. Il se prête à la réalisation de ginger ales, mojitos , highballs ou thés glacés. « Nous voulons encourager les consommateurs à considérer le single malt différemment et à encourager le personnel des bars à utiliser leurs compétences pour développer de nouvelles méthodes d’utilisation du single malt dans les long drinks et les cocktails », a expliqué David Brown, general manager. Une nouvelle équipe est chargée de développer l’offre en France (ici, Romain Drahonnet, précedemment brand ambassador pour Marie Brizard).
L’embouteilleur indépendant de calvados 30&40, créé en 2015, nous surprend toujours en poursuivant sa démarche d’achat de fûts uniques. Choix a de nouveau été fait de se porter sur un single cask de la maison Michel Huard, basée à Caligny, dans l’Orne. « Un expert du vieillissement », souligne Vincent Béjot, cofondateur. 162 bouteilles seront disponibles, dans la lignée du fût de 1993 embouteillé l’an dernier. L’apéritif qui a lancé 30&40, renommé Double jus l’an dernier, a quant à lui été mis à l’honneur sous forme de cocktails (en tonic, 4 cl Double Jus, 8 cl Premium Tonic et en spritz (4 cl Double Jus, 8 cl Premium Tonic, 2 cl de vin blanc sec – chardonnay ou sauvignon).
La maison de calvados Christian Drouin a lancé au printemps dernier Extrême Sherry (48%), un calvados Pays d’Auge vieilli six ans en fûts de Xeres. Il présente des notes beurrées et de pommes cuites. Dans les Landes, à Perquié, le Domaine de Charron distribue pour sa part la Folie Blanche (44%), de la blanche d’armagnac. « On n’en parle pas assez, et la distribution est insuffisante », regrette son gérant, Jean-Philippe Balay. Le domaine propose aussi plusieurs références en appellation bas-armagnac, entièrement en brut de fût (sans réduction). « Le baco est un cépage qui apporte de la rondeur et de la gourmandise », ajoute-t-il.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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