A l’occasion de changements de distributeurs, focus sur le portefeuille de distilleries de Rémy Cointreau, dont les produits ont su gagner leur public en France.
Parallèlement à la création d’une structure de distribution en direct regroupant les whiskies du Domaine des Hautes Glaces et de Westland, le champagne J. de Telmont et le cognac Louis XIII, Rémy Cointreau a confié à William Grant & Sons la distribution du brandy St Rémy, du rhum Mount Gay, du cognac Rémy Martin et des whiskies Octomore, Bruichladdich et Port Charlotte. Une nouvelle actualité pour ces marques qui, avec le gin The Botanist, se sont taillées une belle réputation sur le marché français.
“Le pôle whisky est structuré autour de trois distilleries situées sur trois terroirs différents. Ce sont, de plus, des distilleries en single malt. Westland, à Seattle (Etats-Unis) est vraiment le bébé qu’on veut faire grandir. Il est très transparent sur son process de production, à l’instar d’autres entités comme le Domaine des Hautes Glaces, à Saint-Jean-d’Hérans (Isère). On parle à une cible avertie et curieuse, indique Florian Pflieger, brand ambassador de la Whisky Business Unit de Rémy Cointreau. L’idée est de se concentrer sur les spiritueux premium”. La distillerie Bruichladdich, sur l’île d’Islay, en Ecosse, a été rachetée en 2012, et Westland en 2017, comme le Domaine des Hautes Glaces. une ferme-distillerie.
Le profil des whiskies du Domaine des Hautes Glaces se veut très céréalier, avec le côté très fruité de l’orge et, à l’opposé, du seigle (plus épicé). Pour Westland, place aux notes aromatiques tirées des fûts américains, et à des notes chocolatées et torréfiées. La distillerie brasse une stout. Les deux entreprises produisent des volumes très limités.
Bruichladdich joue cartes sur table
Bruichladdich regroupe trois catégories de whiskies : Bruichladdich incarne la gamme non-tourbée, Port Charlotte la gamme tourbée, tandis qu’Octomore est le whisky le plus tourbé au monde. ”En France, Port Charlotte cartonne. Le packaging est bien conçu, avec de nombreuses informations sur la bouteille”, ajoute Florian Pflieger. Dans son discours, la marque joue cartes sur table : environ 45 % de l’orge nécessaire à l’élaboration des single malt de la distillerie est cultivée sur l’île d’Islay, les 55 % restants provenant du reste de l’Ecosse. “Il n’existe pas d’obligation légale de cultiver l’orge à Islay ou même en Ecosse, de malter l’orge ou de vieillir le single malt sur place”, lance son équipe. Pour la marque Bruichladdich (aucun whisky n’a été distillé entre 1994 et 2001), le discours de la marque porte sur sa volonté de casser les codes.
Le gin de Bruichladdich, The Botanist, est quant à lui produit à partir de 22 plantes sauvages et locales. “En France, il y a un engouement pour le gin, mais on ne sera pas aussi intéressés qu’au Royaume-Uni. The Botanist se situe sur un segment premium. On travaille sur le côté craft, plantes sauvages. En temps normal, il est vendu à parts égales entre les cavistes et le CHR. Il est devenu, en une dizaine d’années, un classique. Beaucoup de cavistes veulent quelques gins classiques, quelques gins plus originaux et quelques gins français”, explique Florian Pflieger, issu d’une école hôtelière et d’une école de commerce spécialisée dans le marketing des spiritueux.
Par ces temps de crise, le rôle d’un brand ambassador doit évoluer : “le côté terroir parle aux cavistes. Le on-trade est géré dans les masterclasses en ligne. Les élèves des écoles hôtelières continuent, eux, à être sensibilisés aux produits”.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.