Les producteurs de vins de Corse entendent mieux faire connaître leurs cépages insulaires et rappellent le poids économique du secteur.
Il fallait bien un écran de choix – le restaurant Baltard au Louvre, ouvert l’été dernier au pied du Forum des Halles – pour faire découvrir aux Parisiens les vins de Corse et leur richesse (264 producteurs, 104 caves particulières, 4 caves coopératives, 5560 ha sur 9 appellations d’origine contrôlée et une indication géographique protégée, et 305.000 hl produits en 2017 selon les premières estimations). Une sélection de plats raffinée pour faire découvrir un vignoble marqué par la naissance de l’interprofession en 2008, un plan de relance trois ans auparavant, et une volonté de s’ouvrir (20% des ventes en Corse, 50% en métropole et 30% à l’étranger pour les vins de pays). Le secteur représente 1500 emplois (500 ouvriers et 1000 saisonniers).
« Nous sommes une jeune interprofession. Le vignoble corse a toujours, toutefois, été fédéré sous forme d’AOC, AOP… Nous avons souhaité reconstruire un vignoble différent, doté de ses propres cépages. Des techniques assez pointues nous ont aussi permis d’affûter les qualités organoleptiques de nos vins, dispose le directeur de l’interprofession des vins de Corse, Bernard Sonnet. La Corse vendait déjà du vin en -1000 avant Jésus-Christ. L’idée a été, plus récemment, d’affirmer notre singularité. » En IGP (224.000 hl), la production se ventile à hauteur de 72% en rosés, 19% en rouges et 9% en blancs. En AOP, cette répartition diffère légèrement : 51% en rosés, 33% en rouges, 15% en blancs, 1% en muscats.
Les vignerons doivent jouer avec les atouts et les contraintes du territoire : « la fraicheur nous permet de limiter la surchauffe. En revanche, nous avons un coût d’accès commercial à nos clients qui doit être pris en compte. Il peut être multiplié par dix en raison du surcoût du transport », souligne Bernard Sonnet. Parmi les chantiers lancés figurent le développement des ventes à l’export (l’interprofession dispose d’un bureau à Kong Kong) et un travail autour de l’agriculture durable et de l’impact du changement climatique.