En Beaujolais, 220 vignerons organisent un événement dédié aux professionnels et font évoluer leurs pratiques.
Les producteurs de Beaujolais tiennent à prouver qu’ils sont avant tout vignerons, et attachés à la qualité de leurs produits. « Il faut remettre le Beaujolais à sa place : il s’agit d’un produit convivial. Nous savons faire des vins gourmands, des vins qui se conservent longtemps… Il s’agit d’un vignoble qui se tourne vers l’avenir », lance Louis-Benoît Desvignes, vigneron avec sa sœur à Villié-Morgon (Rhône), et président de Beaujol’art mais aussi de Bien boire en Beaujolais, une association de cinq associations de vignerons, qui organise deux jours de dégustation à destination des professionnels les 15 et 16 avril à Corcelles-en-Beaujolais, Saint-Jean d’Ardières et Saint-Lager, au sein de trois domaines (Château de Corcelles, Château de Pizay et Château des Ravatys).
L’objectif des 220 vignerons participants est de prendre en charge eux-mêmes la promotion de leurs vins, indépendamment de l’interprofession mais en continuant à collaborer avec celle-ci. « Lorsque les Rendez-vous du Beaujolais, organisés par l’interprofession existaient encore, nous avons pris le parti d’organiser un autre événement, sans hôtesses ni grands hôtels et tapis rouge, La Beaujoloise, en 2006 », rappelle Mathieu Lapierre, qui en est à l’origine avec son cousin Christophe Pascalet. D’autres domaines ont, dès le début, été invités à prendre part à l’initiative. Vigneron depuis quatre générations, il souhaite travailler « au maximum » sans intrants.
Les hommes et les pratiques se renouvellent, insistent les responsables de Bien boire en Beaujolais. « De jeunes vignerons reprennent les domaines de leurs parents. Ils font évoluer la façon d’imaginer les vins et de changer les techniques de production. Le Beaujolais est un vignoble en phase de rémission, et offre désormais une large gamme de goûts et d’occasions de dégustation, du ballon au moulin-à-vent », observe Louis-Benoît Desvignes. Ainsi, le Domaine Chasselay, à Châtillon d’Azergues, est en bio depuis 2000. « A l’époque, ce n’était pas encore à la mode. Malgré les contraintes du terrain, nous avons tenu bon », ajoute Jean-Gilles Chasselay. Aujourd’hui, il n’est plus question de revenir en arrière.
2 commentaires