L’essor de la vente de biens culturels en ligne s’accompagne d’une dématérialisation de ces derniers.
Ces dernières années, la répartition des canaux de vente de produits culturels a fortement évolué… Celle des ventes par produits aussi, indique l’Insee dans une récente étude. « L’émergence du numérique a révolutionné la vente au détail de biens culturels, particulièrement affectée par la concurrence du e-commerce et les changements liés à la dématérialisation des produits », explique Xavier Reif, de la division commerce de l’Insee.
Le marché du livre illustre notamment cette double évolution. Les ventes de livres, qui s’effectuaient à hauteur de 72% dans le commerce spécialisé de livres et presse en 1996, transitaient en 2011 à hauteur de 53% par ce canal. Le poids des grandes surfaces alimentaires s’est légèrement accru, passant de 14% à 19%, tandis que celui de la vente à distance, tiré par l’essor du commerce en ligne, a doublé en passant de 9% à 17% pour Internet et 2% pour les autres réseaux de ventes à distance.
Le mouvement de dématérialisation des produits culturels, qui a essentiellement touché la musique et la vidéo, se traduit de manière chiffrée : les ventes de CD physiques ont perdu 38% entre 2007 et 2011. L’explosion de l’usage du streaming gratuit induit une baisse de 27% des ventes de musique sur tous les supports (physiques et dématérialisés) au cours de cette période, malgré un doublement des ventes des produits musicaux digitaux. Qu’il soit gratuit ou payant, le streaming révèle par ailleurs de nouveaux usages : celui-ci « n’est pas sans conséquence sur les montants des ventes réalisées, compte tenu de la forte concentration de la demande sur quelques titres », relève l’Insee.