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Valorisation des déchets: tout reste à faire

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Les paramètres économiques freinent l’implication des entreprises dans le retraitement de leurs déchets. Les initiatives sont certes nombreuses, mais demeurent insuffisantes.

200 millions de tonnes de matières premières à vocation industrielle seraient enfouies ou incinérées chaque année. Le chiffre, impressionnant, témoigne de l’effort restant à fournir au sein des entreprises pour aboutir à un processus de valorisation de leurs déchets, en coopération avec des organismes dédiés. Même si de nombreux textes ou directives encadrent déjà le traitement des déchets, l’initiative individuelle reste la clef de voûte en la matière.

L’amélioration du tri reste la première étape en vue d’une meilleure valorisation des déchets. La France ne valorise que 54% de ses plastiques, contre 80% dans les pays nordiques.

Afin de limiter la production de déchets – ou de mieux l’exploiter – les firmes peuvent engager leurs propres programmes dédiés à l’environnement, parfois sous forme de recherche et développement pour les entités les plus importantes et évoluant dans ce secteur. Chez IBM, un impressionnant dispositif de collecte a été mis en place, permettant de récupérer plus de 42.000 tonnes de produits informatiques en fin de vie à l’échelle mondiale. La multinationale se met par ailleurs au recyclage en transformant d’anciens serveurs en de nouveaux.

Le bois constitue un exemple d’implication à tous les niveaux. Chaque année, près de 17 millions de tonnes font office de déchets, un gisement de matières premières pour l’industrie papetière ou dans la menuiserie. Une étude sur la filière a récemment été lancée par la région Ile-de-France, visant à élaborer un plan d’élimination des déchets de chantiers. Qu’il soit traité ou non, le bois peut être affecté à différents emplois, soit par recyclage classique, soit par combustion. La transformation en granulés de chauffage est également en plein développement.

Conception des produits: intégrer la valorisation en amont

Plus problématique est, en revanche, le cas des nouveaux produits. Quid du recyclage ou de la valorisation des matériaux composites ou des panneaux solaires ? Une association s’apprête à instaurer un système de reprise des éléments photovoltaïques. L’enjeu, aujourd’hui, est d’associer l’enjeu écologique et la question de la fin de vie des produits dès leur conception, une prise en compte toutefois fortement génératrice de surcoûts. Les plastiques d’origine végétale, plébiscités pour leur caractère « vert », sont tout aussi délicats à traiter que ceux d’origine fossile !

45% des déchets plastiques français sont encore mis en décharge. En Suisse, où cette pratique est interdite, le même taux avoisine les 100% grâce à un mélange de réglementation, de recyclage et de valorisation. Un frein de taille est à noter toutefois: l’enfouissement d’une tonne de plastiques coûte moitié moins cher que sa valorisation.

En matière écologique, les critères économiques restent prédominants: la réduction du coût des technologies constitue sans doute le chantier prioritaire de ces prochaines années afin de démocratiser, également avec un appui réglementaire, la valorisation des déchets.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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