Après une année 2017 riche en festivités, le groupe Euro Disney ne se cantonne pas au développement de ses parcs d’attractions. L’ouverture de Villages Nature, en octobre dernier, et de la nouvelle gare routière de Marne-la-Vallée–Chessy en janvier témoignent de ces initiatives. Francis Borezée, vice-président Développement immobilier et touristique d’Euro Disney, fait le point sur les nouveaux projets portés sur le territoire du Val d’Europe.
Comment continuez-vous à porter le partenariat public-privé ?
Francis Borezée — Face aux enjeux de croissance mondiale des flux touristiques, qui devraient doubler d’ici 2020, il est fondamental que Paris et l’Ile-de-France restent en première position des destinations touristiques familiales, patrimoniales et culturelles mondiales. Or, pour permettre à l’Est francilien de jouer pleinement son rôle à l’horizon 2030 en tant que «territoire de grands projets», il est essentiel de définir une vision forte mais équilibrée des aménagements futurs du territoire. Avec la signature de la phase IV en septembre 2014, le territoire de Val d’Europe s’est lancé dans une nouvelle phase de développement économique et urbain avec une feuille de route claire et définie, sur une surface de 162 hectares pour Val d’Europe et 330 hectares au total avec Villages Nature Paris, soutenu par un plan d’investissement de 3,6 milliards d’euros de fonds privés (dont 800 millions pour Villages Nature Paris) pour 280 millions d’euros de fonds publics sur une dizaine d’années.
Quels sont les prochains objectifs de ce partenariat ?
Les grands axes de cette nouvelle phase de développement pour le territoire sont, premièrement, d’améliorer significativement les accès routiers et le réseau de transports en commun, avec l’extension de la gare routière nord et la création de la gare routière sud. Le développement d’un accès sud à la gare RER de Marne-la-Vallée–Chessy (près du parc Walt Disney Studios) est également prévu, ainsi que la création d’une ligne de transport en commun en site propre et l’élargissement des voiries. Ensuite, promouvoir Val d’Europe comme pôle économique majeur de l’Est francilien (130.000 m² de surfaces de plancher commerciales, restaurants et spectacles, 100.000 m² de surfaces de bureaux). Il faut développer un territoire équilibré entre logements et emplois pour assurer le dynamisme de la ville avec 7000 nouveaux logements et résidences (dont 4800 logements développés par Euro Disney).
De quelle manière les urbanistes ont-ils souhaité trouver le meilleur compromis entre les univers de Disney et les contraintes de la construction d’une ville ?
Euro Disney s’est adapté à la structure du terrain pour conserver sa singularité : un cercle puis des demi-cercles qui sont les cinq villages originaux et qui enracinent l’urbanisation : Bailly-Romainvilliers, Chessy, Coupvray, Magny-le-Hongre et Serris. Le territoire s’articule autour de rues et de lieux de socialisation (jardins publics, places…), s’appuyant sur une architecture qui varie au fil du temps et propose des ambiances différentes selon les quartiers afin que chaque habitant y ait un sentiment d’appartenance. Concernant l’architecture, s’est inspirée de différentes époques et courants architecturaux. Chaque quartier possède sa propre identité : haussmanniens et néo-classiques dans le quartier de la gare, italiens pour la place de Toscane et le quartier du Lac, londoniens dans le quartier du Parc, art déco dans le quartier des Studios. Pour ménager des transitions entre le centre-ville et les villages, des quartiers mixtes ont été créés, composés d’immeubles de faible hauteur et de petites maisons.
« Nous allons développer de nouveaux quartiers »
De quelle manière souhaitez-vous poursuivre la notion de poly-centralité ?
Nous allons développer de nouveaux quartiers organisé autour de centralités secondaires comme une ou des place(s) publiques, regroupant les commerces, services à la personne et équipements de quartier de façon à respecter la règle des «5 minutes à pieds». La priorité est d’accorder des options de développement d’ensemble et par quartier. Le développement se fait selon les plans d’urbanisme, chaque nouveau quartier est organisé autour de centralité primaire et secondaire composé d’espaces publics, de places, de squares…
Comment les usagers de Val d’Europe perçoivent aujourd’hui l’agglomération ?
Val d’Europe est perçu comme un territoire moderne, au développement maîtrisé et respectueux de l’environnement où il fait bon vivre et travailler. Selon une étude TNS Sofres/Ipsos, 90% des résidents se déclarent attachés au territoire, 93% des résidents conseilleraient le Val d’Europe à leurs proches, 91% des dirigeants ont une bonne image du territoire et 86% des dirigeants sont satisfaits de leur installation.
Quelle impulsion souhaitez-vous donner pour les trente prochaines années ?
Nous continuerons à proposer, à 40 kilomètres de Paris, une véritable urbanité par de nouveaux quartiers mixtes, intégrant le mélange des fonctions et la poursuite de son attractivité par l’arrivée de projets d’envergure. D’autre part, la réalisation de réseaux de chaleur et de quartiers innovants en matière de faibles dépenses énergétiques va conforter notre engagement en termes de développement durable.