Des indicateurs qui se redressent, le succès du statut d’auto-entrepreneur et un ensemble de dispositifs adaptés aux attentes des PME apportent une tonalité résolument optimiste sur l’avenir des entreprises.
Selon les chiffres publiés au début du mois par l’Insee, les dépenses de consommation des ménages se sont accrues de 1,1 % en mars, après avoir reculé de 1,8 % en février. Cette publication, encourageante dans le contexte actuel, n’est qu’une des nouvelles laissant planer un vent d’optimisme dans la sphère entrepreneuriale, un monde gravement affecté par la crise : les défaillances ont progressé de 21 % au cours du premier trimestre, les entreprises de moins de cinq ans représentant plus de la moitié de ces faillites, rapporte le cabinet Altares.
Mais le recours à un dispositif peu connu, la procédure de sauvegarde, s’amplifie. Depuis sa mise en place en janvier 2006, la loi de sauvegarde permet à toute entreprise rencontrant des difficultés de trésorerie (mais pas en cessation de paiement) d’apurer le passif et de le réorganiser, et ce sous observation. Il reste encore marginal : seuls 691 dispositifs ont été mis en place l’an dernier en 2008.
Même si la fin de crise se dessine difficilement, l’heure est malgré tout à l’optimisme chez les chefs d’entreprise, de telles procédures permettant de faciliter le maintien des entreprises à flot étant bien accueilli. Le moral des industriels s’est apprécié de trois unités en avril, à 71 points. Il s’agit de la première hausse de cet indice après quinze mois de baisse consécutifs. L’amélioration des perspectives de production est mise en exergue par cet indicateur, qui peut être complété par l’indice des directeurs d’achats, réalisé et publié à l’échelle de la zone euro. En avril, il a atteint son plus haut niveau en l’espace de six mois. Un sondage réalisé, en France, pour l’ordre des experts-comptables fait ressortir pour sa part que 59% des patrons de PME sont optimistes quant aux perspectives de leur société pour l’année à venir, et que 23 % d’entre eux envisagent une hausse de leur chiffre d’affaires sur le prochain trimestre.
L’auto-entrepreneur tire les chiffres à la hausse
Les entrepreneurs déjà installés ne sont pas les seuls à croire en une amélioration du climat économique. Le nombre de créations d’entreprise a bondi de 10 % en mars/ Sur les douze derniers mois, 373.234 entreprises ont été crées. La communication, les services et l’enseignement/action sociale sont les secteurs les plus représentés parmi ces lancements. Le statut d’auto-entrepreneur, en vigueur depuis le 1er janvier sous l’impulsion d’Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, explique en partie ces bons chiffres.
120.000 Français ont, au cours du premier trimestre, crée leur activité. C’est plus du double de l’objectif initialement fixé : le gouvernement table désormais sur 200.000 auto-entrepreneurs d’ici à la fin de l’année. Afin de faciliter les démarches, déjà simplifiées par ce statut, des « solutions bancaires simples, nécessaires à la création et au développement des activités des auto-entrepreneurs » sont désormais proposées par la Banque Postale, avec qui un protocole a été conclu.
Enfin, des dispositifs tels que « Appui PME », un ensemble d’actions destinées à rapprocher les créateurs et les investisseurs, la réduction fiscale de 1.000 euros en faveur des contribuables aidant un créateur ou un repreneur d’entreprise ou la signature de conventions entre des établissements bancaires et l’Etat pour le financement de 7 milliards d’euros de projets d’exportations pour 2009 incitent également à sortir de la morosité ambiante.