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Triple A : un dossier explosif pour l’exécutif

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L’ombre d’une dégradation de la note de la France plane sur le gouvernement. Les déclarations se multiplient.

Ce jeudi soir, les principales agences de notation (Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch) n’ont pas procédé à la dégradation de la note de la France. La menace semble néanmoins se rapprocher de jour en jour, l’exécutif commençant à s’exprimer sur le sujet. Ainsi, Nicolas Sarkozy a indiqué ce lundi dans Le Monde que cet événement « serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable ».

Ce commentaire tend à prouver l’intégration, par de nombreux dirigeants, de ce qui est encore une éventualité, et entrouvre une piste de communication pour le gouvernement. « Les Etats-Unis qui ont perdu leur triple A continuent d’emprunter sur les marchés à de bonnes conditions », rappelait ce jeudi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien accordé aux Echos, taclant aussitôt les socialistes : « si l’opposition arrivait au pouvoir, le risque de dégradation serait maximal », a-t-il lâché. « C’est une crise de l’ensemble de la zone euro », a pour sa part rappelé Valérie Pécresse, ministre du Budget.

Une tonalité internationale est donc de mise au sein du gouvernement, qui doit faire face aux assauts de nombreux candidats engagés dans la course à l’élection présidentielle. Peu disert, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer s’est quant à lui offert, dans Le Télégramme, une sortie remarquée sur le comportement des agences de notation : « On peut penser que l’utilité des agences pour guider les investisseurs n’est plus avérée aujourd’hui », a-t-il déclaré.

L’anticipation, ce jeudi soir, par l’Insee d’une récession qui pourrait durer jusqu’en juin, ne devrait pas contribuer à rassurer les agences ni les investisseurs. Les déclarations politiques seront, à n’en pas douter, particulièrement nombreuses. Les chiffres dévoilés contribuent à alourdir le dossier de la France : le PIB serait en recul de 0,2% au quatrième trimestre, tandis que le taux de chômage pourrait bondir jusqu’à 9,6% en juin prochain. Des données qui entrent en ligne de compte pour les agences… et explosives dans un contexte électoral particulier, si elles s’avèrent exactes.

La France a déjà fait les frais, le 30 novembre dernier, d’une dégradation de sa note, passée quasiment inaperçue. La petite agence de notation américaine Egan-Jones, créée en 1995, a revu son opinion de AA- à A, cinq crans derrière les trois grandes firmes se partageant l’essentiel du marché. La dette publique suit une « tendance désastreuse et le pire est encore à venir ».

Entre discours rassurants et terrifiants, la solidité de la France constitue un argument qui devient de plus en plus difficile à tenir.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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