Organisé fin mars à Paris, le salon Planète Bière compte devenir l’événement de référence du secteur.
Avec 75 brasseries représentées, plus de 400 bières à la dégustation et 12 ateliers-conférences, Planète Bière entend devenir le premier salon dédié à la bière. Organisé dimanche 29 (grand public) et lundi 30 mars (professionnels) à Paris, il compte surfer sur l’engouement pour le secteur (20 millions d’hectolitres consommés et 18 millions d’hectolitres brassés par an).
Philippe Jugé, organisateur de Planète Bière avec son associé Franck Poncelet dans le cadre d’Amuse-Bouche, une société qui compte à terme organiser quatre salons annuels, répond aux questions de Business & Marchés.
Quelles raisons vous ont incité à lancer un salon consacré à l’univers de la bière ?
Nous sommes partis de plusieurs constats simples. Toutes les boissons conviviales – vins, whisky, rhum, cocktails, etc – ont un salon dédié à Paris, sauf la bière. Il n’existe pas de caisse de résonnance à l’échelle nationale pour cette catégorie, pourtant en pleine effervescence. Pour preuve, la France compte près de 700 brasseries aujourd’hui (contre 200 en 2004) et plus de 350 boutiques 100% bières.
D’autre part, toutes les planètes sont alignées dans le secteur. D’un côté, toutes les marques – petites, moyennes, ou grandes – sont très actives : elles lancent de nouvelles bières et innovent. De l’autre, les consommateurs sont à la recherche de nouvelles marques et de nouveaux goûts. Au milieu, les professionnels de la distribution jouent le jeu. Le circuit café-hôtels-restaurants doit se remettre en question pour enrayer son déclin (cela passe par une carte de bière plus attrayante et différente de celle de son voisin ou une offre de service plus qualitative ou une hyper spécialisation). Les cavistes, indépendants ou en réseau chaînés, commencent par ailleurs à ouvrir leurs étagères à la bière.
Enfin, la bière d’aujourd’hui, au même titre qu’un grand vin, au même titre que le meilleur spiritueux, se déguste. Elle s’apprécie en cocktail ou peut merveilleusement accompagner un repas, de l’apéritif au dessert en passant par les fruits de mer, les poissons, les viandes ou le fromage.
Quels seront les temps forts du salon ?
Un salon n’est rien d’autre qu’un media. Il doit donc proposer du contenu, sur le fond et la forme. La forme, c’est un lieu prestigieux, le Tapis Rouge, premier grand magasin parisien. C’est aussi des conditions de dégustation optimum avec un verre à bière sélectionné pour l’occasion. Le fond, c’est la participation des meilleurs spécialistes, tous réunis pour la première fois. Douze conférences sont prévues sur les deux jours. Elles s’adressent à tous les publics : l’amateur, qu’il soit occasionnel, régulier et averti, ou le professionnel qui souhaite référencer des nouvelles bières ou approfondir ses connaissances sur le sujet.
Le contenu, c’est aussi nos exposants. Ils sont le parfait reflet de l’offre disponible aujourd’hui sur le marché français : des grandes marques comme Leffe ou Affligem, des outsiders régionaux comme le Breton Lancelot ou l’Alpin Mont-Blanc, des pionniers de la brasserie artisanale comme Michard (Limoges) ou Rouget de Lisle (Jura) et des stars étrangères. Sans oublier la scène parisienne et francilienne, hyper active – Gallia, Parisis, Demory ou Rabourdin – et les trois grands acteurs des brewpubs : FrogBeer (FrogPubs) à Paris, 3 Brasseurs dans le Nord et Ninkasi à Lyon.
Comment le salon compte-t-il s’imposer, et d’éventuelles déclinaisons sont-elles envisagées ?
La catégorie « bière » a le vent en poupe car la bière est dans l’air du temps. Elle surfe sur la tendance « locavore » avec la multiplication des brasseries locales qui accordent une grande place à la traçabilité des ingrédients et un savoir-faire artisanal. Elle privilégie les circuits courts de distribution avec un minimum d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur (voire aucun dans le cas de brewpubs). Elle monte en gamme tout en prônant une consommation raisonnée (boire moins mais boire mieux). Planète Bière doit devenir sa caisse de résonance et sa vitrine.
Il est par ailleurs tout à fait probable que nous déclinions le concept une ou deux fois par an en province, en changeant systématiquement de ville. C’est aussi là que cela se passe et la micro-brasserie locale mérite une vraie exposition dans les grandes capitales régionales.
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