La brasserie Perle s’installe dans un bâtiment de 1500 mètres carrés en paille et en bois, à Strasbourg. Un nouvel écrin taillé pour optimiser les consommations énergétiques et être plus ergonomique.
A Strasbourg (Bas-Rhin), la brasserie Perle ouvre une nouvelle page de son histoire. Entre le quartier de Cronenbourg et la gare, impossible de manquer son nouveau bâtiment de 1500 mètres carrés (1000 m² auparavant) signé de l’architecte Christophe Köppel. Une élégante façade décorée fait face à la voie ferrée. 6000 hectolitres (hl) de bière seront produits cette année, dans un bâtiment taillé pour 7000 hl, contre 5000 hl auparavant. Le terrain a été identifié en 2018, l’architecte en 2019, puis le terrassement a débuté en 2022 après la crise Covid. L’équipe de 10 personnes (8 auparavant) occupe les lieux depuis la mi-mars, avant l’ouverture d’une taproom le 19 juillet.
L’arrière grand-père de Christian Artzner, propriétaire de l’entreprise, avait crée la brasserie Perle en 1882. La société a fermé au début des années 1970. Diplômé en brasserie-distillerie à Edimbourg (Ecosse) en 1999, Christian Artzner est revenu en France en 2008, à l’issue d’un tour du monde, avant de relancer, avec Anne Zanger,Perle sous licence en 2009. En 2015, il s’est doté d’un premier outil de production à Strasbourg – le montant d’investissement de la nouvelle usine n’a pas été communiqué. Perle écoule 80 % de ses volumes en Alsace, à hauteur de trois quarts en fûts et d’un quart en bouteilles.
Dans sa nouvelle brasserie, Perle a prévu un outil de production « plus ergonomique pour le staff », mais aussi plus économe en énergie par rapport à l’ancien site (-30 % toutes consommations confondues). Une benne est prévue pour le stockage des drêches (résidus de brassage) avant leur envoi en méthanisation.
Bois et paille
« Je ne conçois que des bâtiments éco-responsables », explique Christophe Köppel. La température moyenne est de 14 degrés à l’intérieur, lors de périodes de fortes chaleurs qui peuvent atteindre les 38 degrés, sans ouverture des portes. Le bâtiment est construit en bois et en paille. Dans la taproom, une dalle béton permet de transmettre la fraîcheur naturelle du sol, quantifiée à 12 degrés en Alsace. Pour la salle de production, une partie de la chaleur et de l’eau résiduelles sont récupérées. « Il fallait aussi isoler du bruit l’usine, proche des rails et de l’autoroute », poursuit l’architecte, qui livre ici sa première brasserie, après avoir travaillé sur des caves viticoles.
« Il fallait limiter les déperditions énergétiques l’hiver. Les levures sont sensibles au confort thermique », ajoute Christophe Köppel. Dans la salle de stockage des produits finis (une vingtaine de références annuelles et saisonnières), l’isolation à la laine de paille et au bois vise à optimiser l’hygrométrie.