La start-up américaine Carfit dispose d’un an pour développer en France son concept de maintenance prédictive appliquée à l’automobile, avec un boîtier connecté.
Créée à Portland (Etats-Unis) en 2016, la start-up Carfit a pris ses quartiers à l’incubateur EuraTechnologies de Lille (Nord) depuis le mois de janvier pour y développer son boîtier connecté dédié à la maintenance prédictive des véhicules. Les vibrations sont analysées et les données transmises au moyen d’une application. Son growth hacker, Dan Stacey, répond aux questions de Business & Marchés.
Quel constat vous a incité à créer Carfit?
Dan Stacey – Notre ADN vient des produits d’électronique grand public, IoT, et notamment des wearables et des traqueurs d’activités. Nous pensons que la façon actuelle dont nous faisons la maintenance des voitures est archaïque et inefficace – il n’y a pas deux conducteurs qui sont identiques, et c’est la même chose selon les modèles de voitures. Nous avons adapté notre technologie avec un back-end base de données vibratoires et en développant le machine learning. Ainsi, nous apportons non seulement des diagnostics personnalisés en temps réel, mais nous pouvons aussi prévoir les besoins de maintenance du train roulant de la voiture. Ce concept s’appelle la «maintenance prédictive».
Quelles sont les données recensées par le boîtier?
Notre boîtier Carfit Puls recense des données vibratoires à haute fréquence d’échantillonnage (jusqu’à 400hz). C’est avec ces données qu’on est capable d’identifier des modèles de vibrations qui nous permettent de faire un diagnostic personnalisé de l’état des pneus, freins, amortisseurs, etc. Elles sont envoyées au smartphone du conducteur et sont transmises dans le cloud où nous les analysons.
Quelles sont les spécificités du marché automobile français et européen?
Jaguar Land Rover a investi sur notre technologie et nous sommes dans leur incubateur à Portland, Oregon. L’entrée au capital de Mobivia (Norauto, Midas, Drivy, etc.) nous a permis de nous implanter en France et en Europe. Les modèles des voitures et l’état des routes étant notamment très différents de l’Amérique du Nord, l’analyse vibratoire associée s’en trouve modifiée.
Comment les professionnels peuvent-ils utiliser Carfit en B2B?
Nous avons déterminé à date trois segments de marché : les centres auto, les services de mobilité (taxis, flottes, carsharing, assurances) et les constructeurs et équipementiers. Carfit a ainsi de multiples usages et intérêts. Le boitier connecté Carfit Puls permet notamment aux professionnels d’optimiser la maintenance des flottes automobiles, de réduire les imprévus et les immobilisations, de garder des voitures bien entretenues donc valorisables. Il permet aussi de créer une relation directe avec les clients (« bouton d’appel »), d’améliorer la fidélisation, de récompenser les bons conducteurs, etc.
Quels sont vos objectifs de développement?
Nos objectifs sont simples : avoir le plus grand nombre de voitures équipées. Nous prévoyons 100.000 boîtiers connectés sur les volants d’automobilistes européens d’ici à décembre. C’est grâce à la collecte de ces données vibratoires que notre plateforme d’analyses, nos diagnostics, et notre modèle «machine learning» deviendront totalement prédictifs. Nous cherchons donc des sociétés à dimension a minima européenne ayant une large base d’automobilistes pour déployer Carfit.