La crise a ralenti l’implantation de la brasserie francilienne L’Instant à Pontault-Combault. Une campagne de crowdfunding est lancée par la TPE, trois ans d’existence au compteur.
Avec 35 000 euros, les fondateurs de la brasserie seine-et-marnaise L’Instant pourront non seulement disposer de leur propre parc machines, mais également recevoir du public dans la taproom qu’ils prévoient d’aménager dans leur local déniché à l’automne dernier à Pontault-Combault. Une campagne de crowdfunding est actuellement en cours. “A chaque palier franchi, nous augmenterons les réductions accordées à nos clients cafetiers-hôteliers-restaurateurs lorsqu’ils rouvriront”, précise Benoît Fleuret, cofondateur.
Selon les mois, le circuit CHR représente de 30% à 60% des ventes de l’entreprise, qui prévoyait de brasser 1000 hectolitres en 2020, après avoir brassé 700 hl l’an dernier et 300 hl en 2018. Pis, la crise a coupé net l’élan de L’Instant, qui attendait l’acceptation d’un prêt bancaire pour démarrer l’équipement et l’aménagement de ses locaux. “Nous avons trois d’activité. Nous avons un réseau commercial bien installé en Ile-de-France, et nous avons commencé à être distribués en province”, rassure Benoît Fleuret.
Après s’être connus à Sciences Po, Cédric Brottier (auparavant à la Cour des comptes), Benoît Fleuret (dans la communication digitale) et Veselin Penchev (dans l’univers des start-up) ont commencé à brasser en amateur en 2014 avant de démarrer leur activité avec une petite unité de brassage à Moissy-Cramayel en 2017. Développement de l’activité aidant, Cédric et Benoît ont poursuivi l’année suivante à plein temps, en brassant leurs bières ailleurs (Rabourdin en Seine-et-Marne, l’Effet Papillon à Bordeaux, Hespebay dans le Val-d’Oise…) avant de recruter un commercial en 2019.
Growlers et livraison à domicile
Pour l’heure, l’arrêt du circuit CHR a contraint l’équipe à revoir ses plans, en vendant davantage de bière en direct : “nous continuons à livrer à domicile, et nous ouvrirons un drive. Des growlers, des bouteilles consignables d’un litre avec du CO2, permettront d’exploiter une partie de nos fûts. Cela nous permet aussi de nouer directement un lien avec les consommateurs”, précise Benoît Fleuret. Un site de ventes en ligne devrait prochainement être lancé.
Pour se démarquer, L’Instant mise sur des recettes originales. En collaboration avec une brasserie polonaise, une grodziskie, une bière de blé fumée, légère en alcool (3,5°), à laquelle des canneberges ont été ajoutées, figure parmi les références. L’équipe a aussi brassé une DDH IPA avec trois houblons d’Afrique du sud. Une Imperial IPA, World of Hops, a été élaborée avec des houblons issus des cinq continents. A la française est, elle, une bière brassée avec des houblons d’Alsace.
Pour faire découvrir plus largement les bières, “nous attendons avec impatience la réouverture de nos clients CHR”, poursuit Benoît Fleuret.