Les enquêtes menées par les cabinets spécialisées tablent sur une légère amélioration de la situation salariale en 2010.
Selon le dernier baromètre HayGroup-Latribune.fr, les budgets destinés aux augmentations des salaires de base pour les cadres devraient s’apprécier de 2,3% en 2010. Une hausse à mettre en regard avec les chiffres des années précédentes, où la barre des 2,9 % était devenue la règle. A l’heure où les prémisses d’une reprise économique commencent à se faire sentir, les DRH semblent hésiter entre prudence et optimisme.
Cette approche mi-figue mi-raisin constitue le point fort de l’actualité RH en période de crise. Les entreprises cherchent à concilier mesures d’économies et rétention de leurs meilleurs talents: si réduire la voilure peut constituer un impératif, préserver un tissu de compétences et d’experts dans leurs fonctions en est un autre.
Les données fournies par le cabinet spécialisé Hudson confirment ce double défi: 38% des sociétés anglaises et irlandaises, et 36 % des firmes européennes ont pour priorité de réduire leurs effectifs. Il n’en reste pas moins que 27 % des entreprises européennes se fixent comme second objectif de motiver leurs talents en interne.
La motivation des talents passe notamment par une politique d’augmentations salariales. Une embellie, limitée, pointe son nez. L’enquête conduite par le cabinet Mercer met en évidence cette situation: entre 21% et 24% des entreprises comptent geler les salaires l’an prochain, contre 30 % en 2009. Toutefois, seul un quart des compagnies comptent dépasser les 3% de hausse. La plus faible progression devrait incomber aux ouvriers; cadres supérieurs et les cadres commerciaux bénéficiant des plus fortes augmentations. 313 firmes ont répondu à ce sondage.
Les salaires constituent donc un levier phare en matière de ressources humaines en temps de crise. Point sensible par excellence, ils cristallisent les tensions. La médiatisation de cas d’entreprises pratiquant des baisses de salaires ou gelant de manière massive ces derniers amplifie l’inquiétude des salariés, même si quelques cas relèvent de l’extrême. Elément essentiel du contrat de travail, le salaire ne peut être unilatéralement modifié par l’employeur. « Dans nos études, 10 à 15 % des entreprises annoncent vouloir baisser les salaires. Ce chiffre me semble important pour un pays comme la France », indiquait récemment à L’Usine Nouvelle Laurent Termignon, directeur général de Hewitt Associates.
Secteur par secteur, le pétrole, la chimie et la grande consommation constituent les secteurs où les augmentations devraient figurer parmi les plus élevées l’an prochain. A l’inverse, l’industrie et les services seront moins attractifs.