- Simultanément bar à bières (avec sa propre production) et bar à cocktails, The Alchemy, à Saint-Raphaël (Var), établit un lien entre ces deux univers.
Enfin un coup de booster sur la bière dans l’est du Var. On connaissait les Brasseurs de l’Esterel (Riviera Beer, à Saint-Raphaël) et, à échelle plus industrielle, la Brasserie du Castellet (à Signes, avec sa marque Fada). Dans le centre-ville de Saint-Raphaël, le bar The Alchemy, ouvert en septembre 2020, établit un pont entre la bière artisanale, avec son unité de brassage intégrée, et les cocktails à travers 37 recettes. «Nous recevons aussi bien des amateurs de bière que des gens qui sont peu familiers avec les nouvelles tendances. Nous avons intégré l’offre de cocktails dès le début du projet», soulignent Geoffrey Streicher et Axel Réveillon, cogérants. Les deux mondes se marient dans un élégant lieu à l’atmosphère industrielle, un ancien pub fermé depuis deux ans situé près de la mairie et de la gare.
«La bière est un produit qui séduit de plus en plus. V&B et d’autres franchises ont réalisé un important travail consistant, en amont, à faire comprendre aux consommateurs qu’il existait d’autres marques et styles de bière que ce qu’ils connaissaient déjà», poursuit Geoffrey Streicher, qui officie en tant que brasseur. Ce sous-officier de l’Armée de Terre, reconverti dans la distribution, travaillait depuis 2019 à un projet de création de brasserie. Trois becs, possiblement étendus à un quatrième, sont dédiés aux créations maison ; les autres emplacements étant occupés par les bières Fada ou, sous l’effet du distributeur, de Kronenbourg.
Trois becs de bière maison
Début août, l’India Pale Ale de The Alchemy (5%) était disponible à la pression. Au nez, elle présente une belle amertume. Une première version avait été brassée au démarrage, avant de se porter vers une recette davantage portée vers les agrumes. «Dans les bières, je n’aime pas le côté un peu résineux que l’on retrouve parfois», justifie Geoffrey Streicher. Une IPA qui permet de satisfaire aussi bien les beer geeks que les consommateurs souhaitant découvrir ce style. 200 litres de bière peuvent actuellement être brassés au total. Dix houblons différents sont utilisés afin de varier les recettes et de se prémunir contre d’éventuelles difficultés d’approvisionnement.
«Nos clients souhaitaient découvrir notre vision de la bière blonde», ajoute le restaurateur-brasseur en présentant la Pale Ale (4,8%) à la couleur très prononcée. Brassée à l’aide des houblons Sorachi et Nelson Sauvin, elle présente de belles notes vineuses. Très douce, elle se distingue par sa belle robe dorée. A découvrir également, la Brut IPA (5,6%), «un anti-style de l’IPA» peu connu (Sainte Cru en propose une, ou Outland en Ile-de-France par exemple). Beaucoup plus sèche au nez, elle intègre des flocons de maïs. D’autres références sont à découvrir au long de l’année, comme une Pornstar Ale, qui se rapproche du célèbre cocktail Pornstar (sans le shot de champagne).
Une large offre de cocktails
Neuf mois de travail ont été nécessaires à l’ouverture du lieu. Axel Réveillon apporte sa connaissance de l’univers des cocktails et de la nuit, à travers une quinzaine d’années d’expérience dans les plus gros établissements de la Côte d’Azur, comme bar manager à Cannes ou directeur de discothèques dans le golfe de Saint-Tropez. «Pour le service, les bars d’envoi sont beaucoup plus formateurs qu’en palace», précise-t-il. Avec cette offre rassemblant bière et cocktail, chaque membre du staff a dû faire un pas vers le produit qu’il maîtrisait moins. «Le métier de serveur n’est pas une voie de garage. Il s’agit d’un vrai poste de commercial, qui consiste à faire passer un bon moment à la clientèle ; pas seulement prendre les commandes et porter un plateau».
L’un des cocktails intègre de la bière, le London Pride (1664 blanche, gin G’Vine, sirop de gingembre frais, citron jaune pressé). De nombreux produits de Maison Villevert sont présents à la carte. Aux côtés des classiques, plusieurs catégories cohabitent : refreshing (spritz et mule), signatures, summer timeless (intemporels, dont un cocktail «CBD Watermelon frozen» à la vodka Ciroc infusée au CBD), sour, G&T 2.0 (gin tonics revisités). A découvrir, le Pink & Tonic (gin G’Vine Floraison, fraises et framboises fraîches, quartier de citron, tonic Schweppes à l’hibiscus), aux jolis arômes de fruits rouges.
«Nous ne sommes pas un bar des sports, mais un lieu résolument festif», précise Axel Réveillon : au fil de la soirée, l’ambiance tend à devenir plus joyeuse. Bière, cocktails et spiritueux s’arrogent chacun 30% des ventes ; le food (dont quatre burgers) en complément. Des cocktails «after dinner» devraient être proposés cet hiver.