Pour renforcer leur place en CHR, les vins de Corse misent sur un accompagnement par les sommeliers, des événements professionnels et les spécificités de leurs cépages.
Les vins de Corse veulent davantage passer à table. « Lors de notre dernier séminaire consacré à notre vision à dix ans, nous avons exprimé la volonté d’être davantage présents sur le continent, notamment à travers le circuit cafés-hôtels-restaurants », précise Caroline Franchi, responsable marketing et communication de l’interprofession. Un des objectifs également poursuivis est de parvenir à une classification des vins de Corse, « forcément inattendus » selon leur slogan, au sein d’une « région » à part entière en linéaires ou sur les cartes.
Le vignoble corse compte 5750 hectares (ha) de vignes, dont 2818 ha sous appellations (neuf appellations d’origine protégée et une indication géographique protégée). 290 producteurs (130 caves particulières et quatre caves coopératives, soit 160 apporteurs) ont produit 366 012 hectolitres de vin en 2018 (236 205 hl en IGP, 107 710 hl en AOP, 22 097 hl en Vins de France), un chiffre qui devrait être redescendu à environ 315 000 hl en 2019. « Une année sur deux, cela devient compliqué, avec le réchauffement climatique et la pression maladies », regrette Caroline Franchi). Parmi les 49 millions de bouteilles produites en 2018 : 67% en rosé, 18% en rouge et 15% de blancs secs et de liquoreux.
35% des volumes sont vendus en Corse, se ventilent à hauteur de 33% en CHR et chez les cavistes, 21% de ventes directes et de 46% en grande distribution. En France continentale, 45% des volumes sont écoulés (72% en GMS, 19% en CHR, 9% chez les cavistes). « Les caves coopératives vendent en grande majorité sur le continent. L’export représente 20% des volumes. Nous avons beaucoup travaillé aux Etats-Unis, en Belgique, en Allemagne… », précise la responsable marketing.
Sommeliers, cavistes et restaurateurs sensibilisés
Pour se faire une place à table, les vins de Corse misent sur l’adhésion des professionnels. « Nous travaillons avec les sommeliers, qui sont très friands de ces cépages et de ces cuvées qui sortent de l’ordinaire. Les vignerons travaillent aujourd’hui des cépages peu connus dans la restauration haut-de-gamme. Au niveau de l’interprofession, lorsque nous faisons des salons, nous organisons des dîners professionnels avec un chef et un sommelier. Cela fait longtemps que l’on a compris qu’il fallait allier mets et vins. Nous essayons de faire des accords avec la gastronomie corse, mais aussi plus largement », explique Caroline Franchi.
Lors du salon professionnel Wine Paris, en janvier dernier, l’interprofession avait reconduit son restaurant éphémère alliant street food et service à table avec brio. Parmi les entrées, impossible de ne pas mentionner les irrésistibles beignets au fromage frais (I Buglidicci). En plats, le Corsican burger (pain artisanal, bœuf bio tigré, tomme de brebis, ketchup maison, mélange de jeunes pousses, frites fraîches en accompagnement). En dessert, la « Boule déjantée » de Fabrice Raugi (Bastia) se compose d’une glace clémentine bio et safran, d’une glace cœur de guanaja, d’écorces de clémentines confites, de meringue et de chocolat. 77 vins étaient proposés au total.
L’an dernier, à Lyon, des masterclasses ont été organisées avec des cavistes pour les sommeliers, restaurateurs… Un événement grand public a complété le dispositif. Cette année, Lille devait rejoindre l’opération (une ville supplémentaire prévue à chaque édition). Auprès du grand public, les posts sur les réseaux sociaux alternent quant à eux travail dans la vigne et accords mets-vins. « Il y a beaucoup d’interactions », se réjouit Caroline Franchi.
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