Connaissez-vous les rhums English Harbour ? Des spiritueux produits à Antigua-et-Barbuda – la distillerie est basée sur l’île d’Antigua, dans les Caraïbes. Jonathan Almonte Felix, area manager Europe, Asie, Moyen-Orient et Afrique pour Antigua Distillery, nous présente la gamme et ses évolutions.
Quelles sont les origines d’English Harbour ?
Jonathan Almonte Felix – La maison-mère est Antigua Distillery, qui a deux marques avec Cavalier. La distillerie a été créée en 1932. L’île a 350 ans d’histoire du rhum – English Harbour était la base opérationnelle de la marine anglaise. Les meilleures cuvées passaient par Antigua. La distillerie appartient à six familles originaires du Portugal, les mêmes qu’à la création de l’entreprise. En France, la marque est présente depuis 2018, en partenariat avec le distributeur Dugas.
Quelles sont les caractéristiques des produits ?
Les rhums ont un profil d’héritage anglais, donc plutôt sec, mais avec une connotation espagnole et française. Ils sont bien structurés, mais avec la légèreté méconnue des rhums anglais. Le profil des rhums anglais est d’être plus corsés, avec plus de sucre. English Harbour est distillé sur une colonne Savalle, de tradition française. Ce type de colonne permet d’avoir un semi-distillat très élégant. La gamme reste toujours la même : les nouveautés résident dans la finition, à retrouver chez quelques cavistes.
Comment se développe la marque ?
Même si l’univers des rhums est saturé, nous renouvelons nos efforts pour trouver un marché adapté à nos produits, avec peu de marketing – tout est dans les jus. Les consommateurs sont plus intéressés par des rhums plus secs. Il faut aller découvrir les rhums agricoles, jamaicains… Certains rhums plus sucrés ont ouvert le marché. Les rhums de tradition anglaise dominent le marché, avec les rhums de tradition espagnole. En fin d’année, nous avons donné la priorité aux cavistes : pour une bouteille vendue dans les bars, on en vend six ou sept aux cavistes. Pour autant, dans plusieurs pays, on travaille sur le on-trade (80% des 100 meilleurs bars d’Espagne nous référencent). En Grèce, nous sommes très bien placés sur le on-trade, et cela commence en Allemagne.
Un coeur de gamme hétéroclite
“Le cœur de gamme nous permet d’illustrer ce que sont les rhums d’Antigua Distillery, avec nos propres embouteillages. Le climat de l’île est plutôt très sec”, décrit Jonathan Almonte Felix. Le 5 years (40%) est un rhum de partage, plutôt d’apéritif, à consommer en début de soirée. “Il a des notes salines, dues à la fermentation ouverte. Près de la mer, nous avons un petit lagon, qui nous permet de bénéficier des ajouts de sel et de levures sauvages.” On identifie immédiatement les notes salines, qui contrastent avec la pomme verte au nez. Un rhum qui se conçoit comme une porte d’entrée vers des rhums plus secs, à découvrir par exemple en daiquiri ou en pina colada.
Changement de style avec le 10 years (40%, davantage tourné vers la dégustation. “Il s’agit d’un blend de jus compris entre 10 et 25 ans. On est sur un rhum plus sérieux, plus puissant. Le palais doit s’adapter, car ce rhum est beaucoup plus élégant.” Au nez, on décèle de belles notes de crème brûlée et de cuir. En bouche, place aux fruits secs, au pain d’épices, à la cannelle, à des touches de vanille. Les notes de noix de coco sont plus subtiles.
Par ailleurs, tous les deux ans et demi, un rhum en finition sherry est produit par batch de 6000 bouteilles. Idem pour la finition en fûts de porto pour les fêtes. En 2017, un premier batch de jus vieillis en fûts de vins de Madère avait été lancé, mais les deux éditions suivantes n’ont pas été considérées comme assez qualitatives pour être proposées.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.