Avec son nouveau menu “Origines”, le bar parisien 1802, spécialisé dans le rhum, envisage une offre globale (cocktails, dégustation, food) autour de chaque continent, et met davantage en avant ses exclusivités.
Après avoir fêté, en mars dernier, son cinquième anniversaire, le 1802, bar spécialisé dans le rhum a profondément renouvelé son offre depuis la mi-octobre. Établi au sein de l’hôtel Monte Cristo, dans le 5ème arrondissement, cet établissement reconnu pour sa cave (1200 références de rhum) a repensé son menu autour de l’histoire de la canne à sucre. “Nous avons établi un cheminement géographique, en commençant par l’Asie. L’idée était de proposer une offre complète pour chaque continent, et de décliner nos inspirations par pays”, explique Oscar Marletti, bartender. Pour chaque continent, on retrouve deux ou trois cocktails (de 15 à 17 euros), une sélection de quatre rhums (de 42 à 990 euros) et des suggestions culinaires (de 8 à 14 euros). Un voyage illustré par l’intelligence artificielle dans le beau livret qui présente le menu, baptisé “Origines”.
Au chapitre consacré aux Caraïbes, l’Hispaniola, “acidulé et fruité”, se compose de ron Matusalem 15 ans, de Clairin, de mangue, de poivre noir et de poivre oxydatif. “Un cocktail d’apéritif, porté sur le sucre et l’acidité”, au sein duquel la mangue est associée avec du poivre de Tellichery, une variété connue pour sa fraîcheur. Un sauvignon blanc et un chenin entrent aussi dans la composition de l’Hispaniola. Un cocktail qui se distingue par sa belle longueur en bouche, et des notes patinées et de cuir, qui interviennent après un nez résolument vineux.
Au chapitre dédié à l’Afrique, le cocktail Ile de la Réunion, “rond et frais”, est servi avec un carré de chocolat. Sa recette : rhum Isautier Barrik, rhum tourbé, amer Cynar, menthe, cacao criollo concassé et torréfié. Chocolaté et mentholé au nez, le drink est très intense en bouche, avec des notes crémeuses qui font mouche lors du food pairing. Le chocolat se fait plus présent en fin de bouche, et apporte une franche amertume. Au total, quatorze cocktails thématiques ont été créés, au terme de huit mois de travail.
Des cocktails classiques vieillis en fûts
Quatre cocktails classiques ont été conservés sur la carte, façon 1802, grâce à un vieillissement en fûts : Old fashioned, Godfather, Little Italy, Vieux carré. Au nez, l’old fashioned (rhum Flor de Cana 12 ans, rhum high ester, bitter cacao, sucre de coco) est franc et frais. “Le vieillissement en fût de chêne apporte un côté très gourmand”, poursuit Oscar Marletti. Il convient de se concentrer pour en saisir toutes les subtilités. En bouche, on se laisse impressionner dès le départ, avec une vive attaque apportée par le rhum. En fin de bouche, le cocktail est davantage porté sur la fraîcheur.
Des embouteillages exclusifs
“Nous avons réussi à nous frayer un chemin dans l’univers du rhum, en expliquant notre démarche et en explicitant les différentes étapes de fabrication ou la manière de découvrir la catégorie”, ajoute Christopher Bellail, bar manager et rum sommelier.
L’activité de bar à cocktails se complète d’un large tropisme pour la dégustation, comme l’illustre la réalisation d’embouteillages de rhums exclusifs pour le 1802. Trente collaborations ont ainsi été réalisées depuis 2018 – les bouteilles sont disponibles en éditions limitées au bar, à la réception ou par l’intermédiaire du site Excellence Rhum.
Au Nicaragua, Flor de Caña a reçu, en février dernier, l’équipe du bar pour l’élaboration d’un 19 ans d’âge (53%): dégustation d’échantillons, validation et mise en bouteilles. “Nous souhaitions pousser l’équipe de la distillerie dans ses retranchements”, précise le manager; A découvrir aussi, un incroyable rhum (57%), disponible à hauteur de 400 bouteilles, fruit d’une collaboration avec la maison Ferroni. Le Single cask Australie 2016 a été vieilli en fût de bourbon, puis maturé en fût de vin jaune. Un rhum soyeux, porté sur le cuir, malgré un nez plutôt neutre. Extrêmement chaleureux au nez et puissant en bouche, le Depaz pur jus AOC Martinique Private cask 11 ans (millésime 2010), titrant 57,4%, est également à découvrir. Le bar propose par ailleurs des sessions de dégustation.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.