Les rhums réunionnais Charrette ont présenté, à l’occasion du Rhum Fest – parallèlement à de nombreuses autres nouveautés sur les stands – Mix & Cocktails, une gamme destinée à accompagner l’essor de la mixologie.
Distribué depuis 2013 par Terroirs Distillers, Charrette, « le rhum emblématique de La Réunion » – né en 1972 du regroupement des distilleries de l’île et devenu le produit le plus exporté vers le continent – souhaite accompagner l’essor de la mixologie, non seulement en CHR, mais aussi chez les particuliers, qui souhaitent de plus en plus concevoir leurs propres cocktails.
Fruit de 18 mois de travail, la gamme Mix & Cocktails déclinée en un rhum blanc et un rhum ambré titrant chacun 40 degrés (contre 49 degrés pour la gamme classique) a été présentée en avant-première fin avril au Rhum Fest, le salon grand public et professionnel dédié à ce spiritueux, avant d’être décliné sous forme de recettes exclusives au Jefrey’s, un bar à cocktails parisien, sous la houlette de son chef barman Benjamin Nolf : « La bande à basil » (basilic, rhum, sirop de citronnelle, cassonade, ginger beer, en photo), une caïpirinha revisitée ainsi que « Chaparra », un short drink associant du rhum, de la liqueur et du vermouth.
« Nous sommes connus pour le rhum 49 degrés, mais nous devions nous adapter à cette nouvelle tendance. Nous avons commencé à entrer des rhums de dégustation dans la gamme en 2016 avec le Vanillé, un prêt-à-déguster pour les consommateurs qui apprécient déjà le rhum. Pour l’élaboration de Mix & Cocktails, nous avons échangé notre équipe basée à La Réunion, qui nous a proposé des échantillons à partir desquels nous leur fournissions un débrief », explique à Business & Marchés la directrice marketing de Terroirs Distillers, Viviane Cornieux.
Basée à Chassagne-Montrachet (Côte-d’Or), l’entreprise compte renforcer sa présence sur le terrain, pour convaincre les GMS (où la gamme Mix & Cocktails sera disponible au prix conseillé de 14,90 euros). Des idées de recettes seront proposées sur les contre-étiquettes et les collerettes, les barmans étant quant à eux invités à faire part de leur créativité. Ce lancement s’accompagne d’une démarche résolument pédagogique : un livret propose aux particuliers une série d’idées recettes facilement déclinables avec les produits Mix & Cocktails et le rhum blanc, plus accessible (8,90 euros).
Des nouveautés à foison
La marque n’est pas la seule à souhaiter se démarquer. Saint James (La martiniquaise) met ainsi en avant son 1998 Single cask, dont le marketing n’est pas sans rappeler celui du whisky, auprès duquel les acteurs du rhum comptent grignoter des parts de marché, ou du cognac. « Issu de plusieurs assemblages, ce rhum est un brut de fût. Le vieillissement est un savoir-faire. L’idée était de produire un rhum sans coupes ni réduction », précise son brand ambassador, Stephen Martin. Entre le mois de mai et la mi-juin, Saint-James lancera aussi Fleur de canne, un rhum blanc et un rhum ambrés conçus « dans l’esprit des vendanges tardives ».
D’ici à deux mois, le rhum mexicain Pixan (disponible chez Bruant distribution) partira, lui aussi, à l’assaut des linéaires. La canne est transportée jusqu’à Monterrey, dans le nord-est du pays, pour y être distillée. L’entreprise commercialise également les rhums Compañero, dont l’Elixir orange trinidad, un blend de rhum et d’arômes tropicaux d’oranges mûres et noix de coco fraîche et d’épices. Il a été lancé il y a deux semaines en France. Située en Guadeloupe, Bologne, la plus ancienne distillerie de l’île (en activité depuis 1887) proposera le mois prochain Grande réserve, un rhum vieilli durant cinq ans en fûts de cognac.
Une histoire de nez
Pour apprécier ces produits, encore faut-il savoir les déguster. Les consultants en spiritueux Alexandre Vingtier et Cyrille Mald, auteurs de nombreux ouvrages sur le sujet, rappellent l’importance de la chimie en la matière. « Les sciences olfactives sont en retard », regrette Alexandre Vingtier. Pourtant, « la chimie permet de comprendre comment la dégustation fonctionne. Les arômes sont perçus par l’épithélium olfactif. C’est l’odorat qui permet de percevoir le plus d’éléments », poursuit Cyrille Mald.
Le choix du verre constitue l’élement-clef de la dégustation. « Les verres permettent d’avoir des ressentis différents. Nos narines n’ont pas la même vitesse de travail. Nous avons listé 1500 arômes pour dresser une liste destinée aux professionnels des spiritueux. Mille milliards d’arômes peuvent être dégustés avec notre nez : il ne faut pas être systématique ! », recommande Alexandre Vingtier. La présence d’un pied permet d’éviter l’échauffement du verre. « En mettant le verre à l’horizontale, les arômes seront décomposés. Il faut déguster par micro-gorgées », conseille Cyrille Mald. De la récolte des cannes à la consommation, il faut, dans l’univers du rhum, prendre son temps…
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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