Les mensuels économiques fourmillent d’initiatives à contre-courant de l’environnement conjoncturel actuel.
Le contexte économique morose incite de nombreux acteurs à faire preuve d’initiative ou à préconiser leurs solutions pour défier la crise. Non pas lutter contre, mais véritablement aller à l’encontre des idées reçues en proposant d’aller à l’encontre des politiques d’austérité ou, encore, de multiplier les projets d’espaces commerciaux. Des visions idéalistes ? Leurs représentants exposent leurs arguments dans la presse économique du mois de juin.
Sortir des politiques de rigueur
« Tout le monde comprend que la voie de l’austérité est sans issue ». S’exprimant dans les colonnes de L’Expansion suite à une rencontre organisée par le mensuel, Jean-Pierre Chevènement estime que les politiques préconisées en Grèce ou, dans un autre registre, en Italie, ont un effet contre-productif en empêchant ces pays de tendre vers la croissance. L’Allemagne doit, selon le sénateur, jouer plus collectif du point de vue des positions qu’elle adopte. Le magazine propose également un débat consacré à l’œuvre de Karl Marx.
Revaloriser certains métiers
« On ne peut pas continuer à se piquer les chefs bouchers les uns les autres éternellement ! ». Pour le président de Système U, Serge Papin, les métiers de bouche doivent impérativement être revalorisés, avenir de la grande distribution oblige. Il est interrogé ce mois-ci par le mensuel spécialisé Linéaires. Avec « Pour un nouveau pacte alimentaire », son manifeste pour de nouvelles formes de consommation, il se prononce pour une différenciation accrue, en matière de vente des produits, entre catégories de distributeurs, à travers une « premiumisation » de l’offre. Selon lui, les métiers de bouche doivent être encouragés par le biais de l’apprentissage ainsi qu’un meilleur traitement salarial.
Miser sur le drive
« Comme une trainée de poudre ». Enjeux-Les Echos, supplément du quotidien éponyme, décrit le développement fulgurant du drive, déjà ancré dans les pratiques de 4% des ménages français selon une étude TNS Sofres/GeoConcept. A l’ère des cybermarchés, qui n’ont guère profité aux grands distributeurs, est donc en train de succéder un modèle hybride, au sein duquel le client entame ses achats sur la Toile pour les récupérer dans le coffre de sa voiture. Qu’ils soient accolés à un magasin ou indépendants, ils constituent un moyen de retenir une clientèle tentée par la proximité et l’achat exclusivement en ligne, mais sont encore sujets à débat quant à leur rentabilité.
Devenir une « whaou entreprise »
« Des salariés heureux font des clients enchantés ». Telle est, selon L’Entreprise, la devise du marchand de chaussures en ligne Zappos, qui met un point d’honneur à accorder de larges marges de manœuvre à ses salariés dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. Moins contraints, ceux-ci se démènent pour trouver la solution la plus adéquate pour leurs clients, quitte à les personnaliser ! Zappos fait partie d’une multitude de firmes passées au crible par le mensuel, qui s’intéresse à des start-up du Web qui suscitent l’étonnement et l’enthousiasme des salariés, des clients et des investisseurs. Leur modèle ? Google ou Facebook.
Reprendre en main ses finances
« Faites-le vous-même ! » : le magazine canadien A+, spécialisé sur les finances personnelles, conseille à ses lecteurs de sélectionner eux-mêmes les fonds dans lesquels ils souhaitent investir. De l’information – plus facilement accessible par Internet – et une bonne dose d’intuition, tel est le cocktail proposé par le mensuel, qui indique que la démarche ne doit être effectuée que par des investisseurs réellement passionnés… Avec une règle d’or : « Soyez réaliste dans vos prévisions et donnez-vous toujours une marge de manœuvre ».
Pour faire face à la crise, l’esprit d’initiative et la prudence s’imposent simultanément…