L’agence parisienne Idoine œuvre, dans les domaines du commerce, des bureaux et de l’hôtellerie, sur des fonctions liées au design, à l’architecture intérieure et de la réalisation des projets. Dans un contexte de retour progressif au bureau et de réduction du télétravail, Julien Ritzler, directeur du développement et pôle tertiaire, décrypte les enjeux des nouveaux aménagements des bureaux.
Comment ont évolué les demandes des entreprises en matière d’aménagement de bureaux ces dernières années ?
On remet totalement en cause la notion d’une place pour une personne. C’est un vrai bouleversement qui s’est opéré depuis déjà quelques années et renforcé depuis la Covid. Nous faisons face à une interrogation renforcée du redimensionnement des espaces de travail suivant l’impact du foisonnement, à savoir le besoin réel de positions en opposition au principe historique une place/une personne. Nous travaillons donc de manière renforcée avec les directions des ressources humaines, lesquelles renforcent la mise en place du télétravail, et les directions immobilières, lesquelles régissent ce qui est encore la deuxième charge des organisations, avec une approche participative basée sur l’usage. L’ensemble des collaborateurs peuvent alors exprimer leurs attentes et besoins pour accomplir leurs missions et ainsi définir le lieu le plus approprié à offrir à chaque organisation. Aussi le bureau se veut de plus en plus collaboratif quand le travail individuel tend à s’exporter (domicile, tiers lieux,…).
Les espaces dits “collaboratifs”, ou séparés des postes de travail (bulles, fauteuils…) fonctionnent-ils réellement à l’usage ?
Quand on a mis en place les nouveaux modes de travail, dont le flex-office, on a créé autant d’espaces qu’il y avait d’usages recensés. Un nouvel espace nécessite toute une pédagogie sur les comportements, tout en étant accessible tant spatialement que techniquement. Si je ne peux pas réserver ou me connecter, si nos habitudes collectives ne sont pas bien exprimées et comprises, vais-je réellement profiter des espaces qu’on met à ma disposition ? La réponse est non. On scanne des habitudes de travail pour assurer les bons espaces de travail. On ne va pas faire du Google chez Amazon, ou encore du Siemens chez Orange. Les espaces ne peuvent plus être les mêmes. D’où notre approche chez Idoine, à savoir une méthode participative pour aller chercher la base de l’organisation du travail et des organisations qu’on accompagne.
De quelle manière faudra-t-il repenser les bureaux dans une ère marquée par la généralisation du télétravail ?
Fini le redimensionnement des mètres carrés, on doit repenser les espaces afin de s’assurer que les personnes qui vont se déplacer sur leur lieu de travail vont trouver des aménagements destinés à leur besoin. Il est important de maintenir un bureau physique pour que l’entreprise existe. Une entreprise qui ne vivrait que par le télétravail serait une coquille vide. Par conséquent, il s’agit de créer et de concevoir des environnements qui génèrent de l’attractivité et un sentiment d’appartenance à l’entreprise. C’est lié avant tout à l’humain. Et cela passe par l’univers de travail. L’identité du lieu de travail doit se penser pour être en phase avec les valeurs de l’entreprise.
4 questions à se poser
- Quelle est la réelle surface dont j’ai besoin aujourd’hui pour pouvoir accueillir mes collaborateurs ?
- Combien et quelles types de positions (postes de travail, espaces informels, espace de vie,….) dois-je proposer ?
- Comment puis-je accompagner mon organisation vers un retour progressif au travail en garantissant le confort à mes collaborateurs ?
- Comme les organisations reposent principalement sur le capital humain, comment puis-je défendre l’identité, l’attractivité et le sentiment d’appartenance de mon organisation, à l’interne comme à l’externe ?