A Paris, le Solera, un bar à cocktails de la rive gauche, est fermé depuis début octobre. Plusieurs solutions sont déjà envisagées pour le redémarrage de l’activité.
Dans le 5ème arrondissement de Paris, le Solera n’a pas rouvert ses portes depuis le samedi 3 octobre au soir. Un crève-cœur pour le propriétaire de cet élégant bar à cocktails, Christopher Gaglione. “Nous avons rouvert le 15 juin, avec plein d’idées dans la tête. Nous pouvions avoir une terrasse. La clientèle revenait, nous avons fait un chiffre d’affaires correct. Pour beaucoup d’établissements, septembre a été un mois quasiment normal.” Plusieurs mesures de restrictions ont ensuite entravé l’activité.
Le 28 septembre, les bars ont eu l’obligation de complètement fermer leurs portes à 22 heures dans onze agglomérations, dont Paris et la petite couronne. Les portes du Solera ouvraient alors à 17 heures (contre 18 heures en temps normal), voire 16 heures pour certaines réservations. “Les clients étaient au rendez-vous, mais je faisais 30% de mon chiffre d’affaires”, témoigne Christopher Gaglione. Sur les six personnes, seul un barman et les deux apprentis l’ont alors accompagné. Certains ingrédients ont été modifiés, pour pouvoir gérer le risque d’une fermeture anticipée ou de pertes.
Les bars ont ensuite dû fermer le 6 octobre, mais pas les restaurants, soumis à un protocole sanitaire renforcé. “Nous avons une licence de restaurant, mais économiquement, avec les nouvelles restrictions parmi lesquelles l’espacement supplémentaire entre les tables, cela n’aurait pas forcément été viable de rester ouvert. Il y avait, de plus, un climat anxiogène”, explique le manager, qui met en avant les mesures qu’il avait prises dès le mois de juin : prise de température, mise à disposition de gel, port du masque, nettoyage renforcé et désinfection des tables et des sièges.
Des pistes de diversification
“Je pense que les protocoles vont être renforcés en vue d’une réouverture progressive, pas avant l’année 2021. Est-ce que l’on va tenir ? Les loyers continuent à courir. Il va falloir trouver d’autres sources de revenus”, poursuit Christopher Gaglione. Il réfléchit à une offre de cocktails combinée à des innovations digitales, et éventuellement lors de la réouverture à des collaborations avec des services de restauration ou une exploitation de la salle en coworking aux heures creuses.
Surtout, il s’inquiète aussi pour ses apprentis, qui ne touchent que 70% de leur salaire, et rappelle que l’impact de la fermeture dépasse son seul établissement. Ainsi, le DJ qui officie du jeudi au samedi a arrêté d’officier derrière les platines, comme de nombreux professionnels de l’événementiel.
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