Lors du premier confinement, Ninkasi a digitalisé ses bars-restaurants. Une transition qui lui permet de maintenir de l’activité. La distribution des spiritueux, elle, se développe.
Depuis ses locaux de Tarare (Rhône), Ninkasi se démène pour traverser la crise. Créée en 1997, l’entreprise compte dix-neuf bars-restaurants (dont dix en franchise) en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi qu’une unité de production (brasserie et distillerie), pour un total de 290 collaborateurs hors franchises. Elle aborde ce deuxième confinement “avec plus de sérénité” grâce au déploiement de solutions digitales.
Seize restaurants maintiennent leur activité grâce à la vente à emporter, au click & collect et à la livraison. Ce dernier mode étant principalement utilisé à Lyon, l’offre de huit restaurants a été concentrée. La plupart des établissements avaient déjà été équipés pour s’adapter à la restauration hors-les-murs. Des efforts qui ne permettent toutefois pas de compenser les pertes : actuellement, Ninkasi réalise 10% de son activité. Le chômage partiel est déployé à hauteur de 90% des équipes, qui travaillent en roulement. A l’unité de production, qui compte une dizaine de personnes, le chômage partiel est aussi déployé. Le nombre d’intérimaires sur la ligne d’embouteillage a été réduit.
Cette période creuse est mise à profit pour accélérer la production de whisky, l’un des axes de développement de Ninkasi. La Maison du Whisky est désormais le distributeur exclusif de ses spiritueux. “Thierry Benitah a souhaité développer le whisky français. Nous avons embouteillé notre whisky fini en fûts de pinot noir pour leur réseau de distribution. Un de nos fûts a été sélectionné dans la nouvelle gamme Version française. Six références de bières seront aussi référencés. Cela fait partie des réalisations marquantes du premier confinement”, détaille Pierre-François Cialdella, directeur marketing de Ninkasi.
Une digitalisation accélérée
Le premier confinement a par ailleurs obligé Ninkasi à accélérer sa digitalisation, aussi bien en interne que vis-à-vis de ses clients. “Nous travaillons sur des points de vente plus capables de s’adapter à la vente hors-les-murs. Nous avons déployé la vente à emporter dans le cadre du premier confinement sur la totalité de notre carte (burgers, frites, salades, bières, spiritueux…) Nous étions en pleine phase de déploiement des outils et nous avons dû déclencher plus vite les outils”, indique Pierre-François Cialdella. Le site de vente en ligne, lancé fin 2016, a pour sa part vu ses commandes multipliées par dix lors de cette période.
La reprise a été plus progressive dans les bars-restaurants. “Au départ, nous avons perdu 100% de chiffre d’affaires. La livraison a été déployée courant avril. Même à la réouverture le 13 mai, nous avons réalisé une infime partie de notre chiffre habituel. Nous sommes des lieux de vie. Nous avons gardé le contact avec notre communauté de clients, qui sont revenus massivement dès le mois de juin, à des niveaux proches qu’auparavant”, explique Pierre-François Cialdella. Durant la période de fermeture actuelle des bars, les aficionados de la marque peuvent se procurer un “pack de survie” sur l’e-shop.
Un calendrier pour les fêtes
Ninkasi, qui a poussé les feux en GMS (chez Monoprix en national et chez Carrefour dans le quart sud-est de la France), vient de lancer un calendrier de l’Avent, qui était dans les tuyaux depuis trois ans. “Il nous fallait arriver à avoir 24 bières différentes. La réalisation du coffret est un vrai casse-tête : on ne se rend pas compte du coût humain que cela représente ! Il faut 24 palettes et tout remplir à la main”, relate le directeur marketing. Quatre nouvelles références, dont deux exclusives, sont proposées. 550 coffrets ont été produits cette année. Des QR Codes permettent d’en savoir plus sur les différentes bières.
En 2021, cinq nouveaux bars-restaurants devraient être ouverts, tandis qu’une nouvelle usine est prévue pour 2023 pour répondre à la hausse de la production. En 2019, Ninkasi a réalisé 23,2 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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