Mise à jour 2/09/07 – Sur les 876 trésoriers interrogés par l’Association Française des Trésoriers d’Entreprises (AFTE), seuls 123 ont répondu à la question qui hante les places boursières en ce moment, à savoir: « votre entreprise est-elle touchée par la crise du marché du crédit immobilier à risque aux Etats-Unis ? ». Sur ce total, 23 % des sondés ont avoué que leur société était concernée par la crise liée aux subprimes. BNP Paribas a annoncé jeudi la réouverture des trois fonds qui avaient été « gelés » le 9 août dernier. La banque avait expliqué la suspension de ces fonds par l’impossibilité de calculer leur valeur en raison de l’arrêt des transactions sur le marché des produits de titrisation adossés à des subprimes, les crédits immobiliers à risque américains. Les établissements prêteurs avaient transformé leurs créances en obligations vendues à des investisseurs du monde entier. En Allemagne, plusieurs banques ont été mises en lumière suite à cette crise. HSH Nordbank, une banque régionale, a annoncé être engagée à hauteur de 1,8 milliard d’euros sur le marché du crédit immobilier à risque aux Etats-Unis. Le 30 juillet dernier, c’est IKB qui avait déclenché un avertissement sur résultats. La banque des PME avait fait l’objet d’un plan de sauvetage de la part du secteur bancaire, avec l’appui du gouvernement. La semaine dernière, SachsenLB a fait l’objet d’un plan de sauvetage. Ses caisses ont été renflouées de 17,3 milliards d’euros. Les banques asiatiques apparaissent elles aussi empêtrées dans cette crise. Bank of China et sa filiale BOC Hong-Kong ont indiqué détenir 11,25 milliards de dollars engagés sur le marché actuellement en crise. « Le marché, nous y compris, a été surpris de voir que Bank of China, par exemple, avait des engagements importants sur des titres liés au marché du subprime » indique à La Tribune Samuel Chen, analyste chez JP Morgan.
Quand un investisseur souhaite placer des fonds dans un instrument à risque a priori limité, il choisit généralement des fonds d’Etat, et en particulier des emprunts émis par son propre pays afin de ne pas supporter un risque de change. Il peut prêter son argent à divers taux d’intérêt pour une durée pouvant varier de trois mois à trente ans. S’il a un besoin urgent de liquidités, l’investisseur peut céder ses titres sur le marché, mais il risque de ne pas retrouver la totalité de son capital. « Si les taux d’intérêt de son pays ont monté, la valeur des titres obligataires aura diminué pour refléter ce mouvement de taux », explique La Tribune. Un investisseur en quête d’un rendement supérieur peut, s’il le souhaite, se pencher sur les obligations d’entreprises. Un Etat peut lever l’impôt, tandis qu’une entreprise ne peut compter que ses équipes et ses produits pour réaliser des profits et rembourser ses créanciers.
Les dérivés de crédit sont au coeur de la crise financière. Ils permettent aux banques de revendre sur le marché leurs créances ou leurs risques, comme ce fut le cas pour les subprime. Selon la Revue de la stabilité financière de la Banque de France end ate de juin 2005, citée par Le Monde, les collateralised debt obligations (CDO) sont des « titres représentatifs de portefeuilles de créances bancaires ou d’instruments financiers de natures diverses ». Par ailleurs, l’AMF mettait déjà en cause les agences de notation, dans son rapport de 2006, en raison de potentiels risques de conflits d’intérêt, à cause du « petit nombre d’intervenants par rapport au volume d’affaires généré par cette activité, avec la participation, dans certains cas, des analystes des agences aux négociations commerciales en cas de produits très complexes ».