L’actualité des matières premières ne se limite pas au pétrole. Le prix du charbon a chuté de 13 % mercredi, et poursuivi son recul ce jeudi. A l’origine de cette débâcle, les commandes des aciéristes. Confrontés à une hausse du prix de l’acier, leurs clients doivent agir avec parcimonie.
Un autre facteur rentre en ligne de compte. Les constructeurs automobiles constituent la clef de voute du mécanisme: le prix du pétrole connaît actuellement une ascension sans précédent, ce qui pénalise les constructeurs automobiles. Les consommateurs souhaitent des véhicules plus adaptés, ce que les industriels n’ont pas encore prévu en nombre suffisant. De ce fait, la survie de certaines entreprises est en jeu, telles General Motors. Le déplacement de la demande est un enjeu coûteux pour le constructeur, réputé pour sa filiale Hummer. Obligé de pratiquer d’importants rabais et de tailler dans ses effectifs (quatre usines s’apprêtent à fermer), le premier constructeur américain est en sursis. La banque d’affaires Merrill Lynch n’exclut plus une faillite, un scénario de plus en plus probable au fur et à mesure de l’évolution à la hausse des cours de l’or noir et, par ricochet, des produits raffinés.
Le secteur automobile vacillant, les aciéristes, comme Arcelor Mittal qui a lourdement chuté cette semaine en Bourse, doivent revoir à la baisse leurs besoins de charbon, fossile essentiel à la fabrication de l’acier. Le prix du charbon a plus que triplé depuis environ un an, ce qui les rend davantage vulnérables. Pourtant, rappelle Charbonnages de France, c’est une source d’énergie encore largement disponible. On estime à 230 années de consommation le temps durant lequel on pourra utiliser cet autre or noir, extrait à 85 % dans le pays de consommation, à quelques exceptions près.
Longtemps considéré comme dépassé, l’intérêt du charbon revient quand les besoins énergétiques atteignent les capacités maximales de production de pétrole ou de gaz naturel, renchérissant leur coût. L’utilisation du charbon, notamment dans les centrales électriques, a fait l’objet d’importants progrès en matière de réduction des émissions de polluants tels que le soufre, les oxydes d’azote et les particules fines. Par contre rien ou presque n’a changé en matière d’émission de gaz à effet de serre. Le charbon pollue lorsqu’il est brûlé pour la production d’électricité.