La réduction des coûts immobiliers, priorité des entreprises, s’accompagne d’une réflexion sur les conséquences d’une nouvelle implantation.
En Ile-de-France, les entreprises ont la bougeotte… et renforcent l’attention portée à l’environnement de travail de leurs salariés. 48 % des dirigeants de sociétés franciliennes de 250 salariés et plus interrogés par TNS Sofres pour la Foncière des Régions et AOS Studley* témoignent d’un projet immobilier. Les options d’un déménagement en raison d’une fin de bail, de travaux dans leurs locaux actuels, et d’un regroupement de leurs différents sites sont les plus fréquemment citées. 19 % d’entre elles comptent le concrétiser dans les six prochains mois (l’enquête a été réalisée en septembre).
La localisation idéale est, pour 74 % des entreprises sondées, accessible, sécurisée pour 36 % d’entre elles et à proximité de nombreux services pour 33 % de ces sociétés. Ces facteurs sont au cœur des recherches engagées par les entreprises, qui lorgnent sur la banlieue : 43 % des entreprises basées à Paris se disent prêtes à quitter la capitale au cours de la décennie à venir. Elles n’étaient, en 2011, que 23 %. Les sociétés de plus de 500 salariés sont les plus promptes à envisager de dépasser le périphérique. « L’immobilier représente le second poste de dépenses de l’entreprise après les salaires », rappelait récemment Ingrid Nappi-Choulet, professeur à l’Essec.
Les entreprises intègrent les nouveaux modes de travail
21 % des entreprises situées hors de la capitale se disent prêtes à rejoindre celles-ci, principalement pour des questions d’image. Toutefois, la majorité d’entre-elles sont découragées par des coûts trop élevés. A l’avenir, la maîtrise des coûts immobiliers occupera un poids plus important dans les décisions de l’ensemble des entreprises sondées. 34 % des sociétés franciliennes ayant déménagé au cours des cinq dernières années l’ont fait dans un objectif de réduction de leurs coûts immobiliers, derrière le but d’un regroupement.
Les tendances émergentes en matière de modes de travail et les projets d’aménagement du territoire constituent également des facteurs-clefs en matière de projets de réimplantation. L’aménagement des espaces de travail individuels ou collectifs, l’adéquation entre espaces de travail et besoins présents et futurs ainsi que le bien-être des collaborateurs revêt, pour les sociétés interrogées, un caractère plus important qu’il y a cinq ans. « Petites et grandes entreprises sont à la recherche de performance, tout autant que de flexibilité », indiquent les auteurs de l’étude.
Un Grand Pari(s) d’avenir
Les réflexions des entreprises sont également guidées par le projet du Grand Paris, qui repose essentiellement sur la construction d’un nouveau réseau de transports lourds. 83 % des sondés considèrent qu’il s’agit d’une opportunité pour réduire les temps de parcours domicile-travail des Franciliens. Dès lors, deux tiers des dirigeants interrogés déclarent qu’ils prendront en compte ce projet dans leurs décisions immobilières. L’amélioration de la desserte des zones d’activité résout, du moins partiellement, la difficile équation entre la volonté de nombreuses entreprises de réduire leurs coûts immobiliers et la nécessité de demeurer facilement accessibles.
*Enquête réalisée par téléphone du 28 août au 1er octobre auprès de 200 entreprises franciliennes de 250 salariés et plus.
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