Les gestionnaires d’actifs expriment leur soulagement, suite au premier tour de l’élection présidentielle, avec la perspective de voir Emmanuel Macron entrer à l’Elysée.
Au terme du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a obtenu 24,01% des suffrages exprimés et Marine Le Pen 24,01%. Ces dernières semaines, les spéculations allaient bon train sur la réaction des investisseurs face à différentes hypothèses – l’éventualité d’une présence au second tour des deux extrêmes, droite et gauche, ayant elle aussi été envisagée. Finalement, lundi 24 avril au soir, le CAC 40 enregistrait sa plus forte hausse depuis août 2012, en progressant de 4,14%, à 5268,85 points. Le duel Macron-Le Pen « écarte selon la plupart des commentaires le risque de voir un eurosceptique entrer à l’Elysée », explique l’agence Reuters, à la fin d’une journée où les commentaires des différents gestionnaires d’actifs se sont succédés – Business & Marchés vous en propose une sélection.
Les sondages «ont vu juste», observe Tim Graf, directeur de la stratégie macroéconomique de State Street Global Markets EMEA
« Après toutes les spéculations de ces dernières semaines, il s’avère que les sondages avaient vu juste et que les deux candidats en tête depuis longtemps dans les sondages ont pu obtenir suffisamment de soutien de la part des électeurs pour se qualifier pour le second tour dans moins de deux semaines. Avec Macron proclamé grand favori des sondages l’opposant à Le Pen, il semble trés probable que les scenarios négatifs, déjà intégrés par les marchés ces dernières semaines, s’amenuisent d’ici le second tour. Avec la baisse de la volatilité, l’écart des rendements entre la France et l’Allemagne devrait se resserrer et l’euro devrait conforter sa récente stabilité par rapport au dollar. »
L’économie a été éclipsée de la campagne, estime Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements de Vega Investment Managers
« Toute évocation de la politique de l’emploi a quasiment disparu de tous les programmes. Il est vrai que les deux derniers slogans du «Travailler plus pour gagner plus» et de «l’inversion de la courbe du chômage» ont pu constituer des boulets aux pieds des Présidents précédents. Mais au-delà des slogans, c’est surtout un aveu d’échec des politiques d’État fondées sur des contrats aidés, et de tous les dispositifs sur les contrats particuliers. La seconde différence très forte d’un point de vue économique par rapport au scrutin précédent, tient à la quasi absence des débats de la question de la réduction des déficits publics. »
BlackRock souligne «une réduction du risque politique»
« Ce résultat devrait conduire à une réduction sensible du risque politique en Europe », souligne l’équipe de BlackRock. « Nos perspectives pour les actions européennes sont positives, et nous pensons que la baisse du risque politique favorisera un regain d’attention pour la croissance qui s’améliore dans la région. L’Europe devrait bénéficier de la reflation à l’œuvre à l’échelle internationale et les secteurs cycliques présentent des valorisations attrayantes Selon nous, les obligations à terme françaises vont se redresser et réduire l’écart de rendement avec les Bunds allemands. »
La vigilance reste de mise jusqu’aux législatives, rappelle Aviva Investors France
« Au-delà du soulagement initial, une prime de risque devrait perdurer jusqu’aux législatives de juin, liée à la capacité pour le candidat élu à dégager une majorité au Parlement, mais elle sera sans commune mesure avec la perception du niveau de risque si un candidat extrême avait été perçu en capacité de remporter le second tour. »