Maison Mounicq se lance dans le gin. Une nouvelle étape de son développement, après la vodka et le whisky.
Le dernier-né de Maison Mounicq, Corvus (52,7%), est désormais disponible. Il est lancé à l’occasion du premier anniversaire d’Hippolais, la première référence d’Avem, la griffe dédiée au gin de l’entreprise de Cadaujac (Gironde), près de Bordeaux. La dominante d’eau-de-vie de genièvre a été augmentée, et un distillat d’oranges amères a été ajouté. Pour le premier gin, choix avait été fait de réaliser trois distillations séparées les unes des autres (raisins, genièvre, botaniques). “Il y a beaucoup de gins très explosifs. Notre produit est très subtil. L’eau-de-vie de raisin permet au gin d’être dégusté pur”, commente Cédrik Nadé, fondateur.
Créée en avril 2018, Maison Mounicq propose donc des gins, mais également des vodkas et du whisky. Cédrik Nadé avait commencé à travailler à plein temps sur le projet depuis l’été 2017. “Nous faisons le trait d’union entre le monde viticole, qui est de notre univers, et celui des spiritueux. Nous sommes bordelais, et notre cousin possède une petite propriété viticole à Fronsac. Nous avons recherché les spiritueux que nous pouvions faire à partir de raisins”, explique-t’il. Cédrik est ingénieur agro. Son frère, Axel, qui l’a rejoint en 2019, travaillait dans le développement commercial autour des énergies renouvelables. Un renfort pour accompagner l’essor de l’entreprise, qui comptait déjà un produit à son actif.
Le succès de la vodka
La vodka Nadé (40%) avait en effet été lancée dès juin 2018. Elle est réalisée à partir de raisins de l’AOC Bordeaux (quatre cépages : cabernet-sauvignon, merlot, cabernet-franc, sémillon) et distillée à Brie-sous-Archiac (Charente-Maritime) chez Vinet-Delpech. “Le marché français de la vodka est en déclin, face au gin qui a pris le dessus. Malgré un positionnement prix assez élevé (70 euros chez les cavistes), nous avons réussi à convaincre les consommateurs avec un produit très rond. La vodka peut être un vrai spiritueux de dégustation pure ou en accord avec des mets”, observe Cédrik Nadé. Lorsque des chefs de la région ont commencé à travailler avec le produit, (Michel Guérard, Philippe Etchebest, Gordon Ramsay…), le décollage commercial a été plus franc.
En 2019, avec environ 300 bouteilles produites par an, la première vodka vieillie en fûts de vin rouge (fûts de Fronsac) a suivi. “La couleur retire les appréhensions sur la puissance alcoolique du spiritueux. Il y a un côté très pâtissier, très beurré, avec des notes de fruits mûrs”, précise le chef d’entreprise. Elle nécessite environ six mois de vieillissement. Sa distribution s’effectue auprès des cavistes, des bars d’hôtels et des restaurants. Le premier gin a suivi l’année suivante.
Un whisky et une diffusion plus large
En décembre 2020, le whisky Assemblage (50,2%) s’est aussi invité dans le jeu. 806 bouteilles numérotées ont été produites avec en collaboration avec Aymeric Roborel de Climens, installé à Bordeaux. “Cela fait un moment que l’on se côtoyait. Il affine des whiskies dans des barriques de monocépages français. Nous avons assemblé trois barriques de son chai, issus de deux châteaux bordelais (cépages de merlot, de sémillon et de cabernet-sauvignon) en Saint-Emilion et en Graves. Les whiskies étant déjà vieillis, nous avons réduit la durée du lancement à un an. La distillerie Hepp, en Alsace, nous a accompagnés sur le projet.” Signe des temps, la majorité des flacons a été écoulée grâce au site e-commerce de Maison Mounicq, qui s’appuie notamment sur les services d’un community manager.
Après ces multiples lancements, l’objectif est désormais de diffuser plus largement les produits. 75% des clients sont en effet situés en Nouvelle-Aquitaine. Sur la Côte d’Azur, des distributeurs s’occupent de commercialiser les produits. En Bretagne, François Badel (Bar Spirits) apporte sa contribution, en plus d’un travail en direct auprès des cavistes. Saint-Barthélemy et Saint-Martin figurent aussi sur la liste des zones déjà approvisionnées. Avant le premier confinement, plusieurs palaces parisiens devaient par ailleurs référencer certains produits. 40% des clients sont issus du CHR.
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