L’ISC Paris, une école de commerce post-bac, lance un pré-incubateur destiné à ses étudiants.
Après les incubateurs, voici les pré-incubateurs. L’ISC Paris, une école de commerce post-bac, lance une nouvelle structure positionnée entre le temps de la scolarité, au cours de laquelle des associations organisées comme des sociétés (les « entreprises étudiantes ») sont actives, et celui de la création d’entreprise. Mathieu Millet, directeur des entreprises étudiantes et des relations entreprises de l’ISC Paris, nous présente ce dispositif baptisé « Route 66 ».
Quelles raisons vous ont conduit à créer cette nouvelle forme d’incubateur ?
La création d’un pré-incubateur répond à deux objectifs, le premier étant de moderniser notre « ADN » entrepreneurial qui existe depuis plus de cinquante ans et qui fait la réputation de l’école. Le second est de mieux faire converger nos associations « professionnalisantes » avec les désirs des étudiants porteurs de projet d’entreprise.
Six savoirs-faire ont été identifiés dans des domaines clés au démarrage d’un projet: vérifier l’existence d’un marché, monter le business plan et vérifier la rentabilité possible, se doter d’une vitrine crédible (logo, cartes de visite, plaquette, site Web), créer des photos du produit ou une vidéo du créateur, tester l’offre auprès d’entreprises (de notre réseau), et tester son offre auprès de clients réels et identifier les dernières objections. Les entreprises n’ont pas seulement besoin de bons exécutants, elles ont besoin de managers capables à la fois de hauteur de vue et de leadership.
Comment les « entreprises étudiantes » peuvent-elles devenir de véritables sociétés à l’issue de la scolarité ?
Les entreprises étudiantes constituent notre savoir-faire pédagogique, et elles restent en cela sous l’autorité d’un dispositif et d’un programme aménageant le planning de 140 cadres du système associatif qui les porte. Il leur permet entre des périodes de séminaires intensifs d’être à plein temps sur les plus de 200 projets qu’ils développent chaque année.
Par ailleurs, à la suite de cette phase, certains étudiants ayant eu le poste par exemple de VP Event (organisateur d’événements) ont crée leur agence événementielle ; d’ailleurs beaucoup d’autres ont décidé de monter leur entreprise ou de rejoindre avant la fin de leur scolarité notre spécialisation « Entrepreneur » en troisième année.
Au terme de cette phase de pré-incubation, quel pourcentage d’entreprises espérez-vous conduire vers votre incubateur ?
Par ce système unique de validation de l’idée (étude de marché, test de l’offre auprès de partenaires entreprises) puis de concrétisation du projet, nous pensons développer des taux de transformation bien plus hauts que la moyenne. 25 % serait un chiffre satisfaisant pour notre première année. L’important est qu’ils préparent leur création d’entreprise et sachent foncer… ou s’arrêter à temps ! De toutes les façons, ils auront appris la méthodologie, les questions à se poser, les reflexes à développer.
De quels moyens disposent les candidats pré-incubés ?
Le futur créateur disposera, en termes d’accompagnement, d’une place pendant neuf mois dans le pré-incubateur, d’une « boîte à outils » (bureau, adresse professionnelle, compte bancaire, logiciel de gestion, visibilité sur YouTube), d’une formation initiale (« Bâtir un modèle de croissance : stratégie entrepreneuriale des start-up »), et d’un coaching régulier. Enfin, cette « Route 66 » passe par des jalons supplémentaires comme un concours « Triomphe de la création ».
Parmi les six projets d’entreprises sélectionnées dans le pré-incubateur, figure L’Orangerie de Paris, un concept de distributeurs automatiques de jus de fruits frais lancé par Jean-Baptiste Bisman et Félix Canto, récemment récompensé lors de l’opération « 101 projets » menée par Marc Simoncini, Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon. Le projet de start-up rejoindra ensuite l’incubateur. Enfin, après être passé de l’idée au projet, on peut être tenté par la création d’entreprise. C’est la vocation de l’incubateur.