Confronté à un problème d’optimisation sous contrainte, avec toujours plus d’enfants à servir dans un délai fixe, le père Noël doit revoir son circuit logistique.
« Le père Noël est confronté à un problème d’optimisation sous contrainte », assène le cabinet de conseil britannique Frontier Logistics. Au cours des cinquante dernières années, le nombre d’enfants âgés jusqu’à 14 ans a progressé de plus de 60%. Cette croissance a été concentrée dans des zones particulièrement éloignées de la Laponie, à l’instar du Brésil, où 10 millions de têtes blondes supplémentaires ont été recensées depuis 1960… à 11000 kilomètres de son siège ! Plus près, 5 millions d’enfants supplémentaires sont à dénombrer en Italie depuis 1960, à 3000 kilomètres de la Laponie.
Or, le temps alloué au père Noël pour la distribution des cadeaux demeure obstinément fixe – 33 heures, compte tenu des différents fuseaux horaires. Si le roi des cadeaux est à même de dépenser un maximum de 8 heures dans un fuseau horaire avant le réveil des enfants, et qu’il se déplace vers l’ouest de Kiribati aux Samoa, il parvient à gagner une heure à chaque déplacement, les consultants de Frontier Logistics ayant découpé le globe en 25 zones.
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Croissance de la population des enfants âgés de 0 à 14 ans dans le monde
Comment compresser 50 heures dans un délai de 33 heures ?
Toutefois, même avec cette pirouette technique, il aurait aujourd’hui besoin de 50 heures pour assurer ses livraisons dans chaque foyer ! La baisse du nombre de rennes complique la tâche, et l’amélioration des performances athlétiques ne permet pas de résoudre le problème. Même doté d’une équipe de choc, le père Noël, s’il est doté d’un traineau permettant d’effectuer 5000 livraisons avant de revenir à sa base, semble bien être dans l’incapacité de faire face à l’essor de la demande. En 2014, il était capable de parcourir 55.000.000 kilomètres par heure, en hausse de seulement 5 millions de kilomètres par rapport à 1960.
Dès lors, comment assurer la présence des cadeaux au pied du sapin le 25 décembre au matin ? Avec les nouvelles technologies, pardi ! Son traineau est bien entendu doté d’un navigateur GPS. « Nous sommes sûrs que le Père Noël se repose désormais sur un appareil de haute technologie pour optimiser son itinéraire », lance Frontier Logistics. La réalisation d’un benchmark n’est pas non plus exclue : ce professionnel ne doit plus hésiter à s’inspirer des techniques des meilleurs logisticiens. Si un centre régional de distribution était implanté au Brésil, le père Noël pourrait gagner une heure dans ce seul pays.
Click and collect et robotisation en vue
Comme tous les grands distributeurs, le père Noël devrait mettre en place un réseau de « click and collect », déléguant aux parents l’acheminement des cadeaux. Pour Frontier Logistics, il pourrait inciter au choix de cette formule en facturant, même modestement, la livraison à domicile, ou en ne laissant pas le choix aux familles situées dans les régions les plus reculées sur Terre. Le secrétariat du père Noël devrait par ailleurs développer la prise de commandes par Internet, générant un gain de temps considérable par rapport au traitement des courriers papier.
Fort heureusement pour lui, le père Noël dispose déjà d’un atout dans sa hotte : l’évolution des demandes de cadeaux. Alors qu’un traineau pouvait contenir au maximum 8 chevaux à bascule et 400 gros nounours, 7000 Apple Watch ou 10.000 perches à selfies peuvent être embarquées simultanément. La robotisation permet par ailleurs de gagner en performance dans son entrepôt, bien que les conséquences sur l’emploi des elfes ne soient pas neutres.
Même si le père Noël réussit le tour de force de livrer toujours plus d’enfants à temps, « il est toujours difficile de voir en lui un parangon de la productivité », regrettent les auteurs de l’étude, bien décidés à conquérir un nouveau client !
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