BigBlank, le start-up studio d’Air France-KLM, souhaite faire émerger des projets innovants dans l’univers du voyage. Entretien avec Hubert Riondel.
Ce n’est pas en zone aéroportuaire, mais dans un espace de coworking parisien qu’il faut trouver le dernier-né d’Air France-KLM. Afin d’innover en matière de voyages, de mobilité et de logistique, le start-up studio BigBlank compte créer sa première entreprise au premier semestre, avant de lancer quatre à cinq projets par an (jusqu’à 800.000 euros sur la durée du programme). A sa tête, Hubert Riondel, qui dispose d’une expérience de plus de dix ans comme pilote de ligne. Il a également accompagné Air France sur la création d’un réseau social d’entreprise, puis à la direction de l’innovation.
Pourquoi avez-vous lancé un start-up studio dédié à l’univers du voyage ?
J’ai créé BigBlank avec l’ambition de repenser chaque étape du voyage et de l’expérience vécue, dans le cadre de voyages personnels et/ou professionnels, en France comme à l’international. L’ambition est de construire le voyage de demain qui répond à des problématiques actuelles et concrètes. BigBlank sélectionnera ses projets en fonction de leur potentiel et au regard de l’opportunité qu’ils représentent en termes de taille de marché.
« Dans le métier de pilote, la remise en question est permanente »
De quelle manière allez-vous vous appuyer sur votre double expérience dans l’innovation et de pilote ?
Mon statut de DG de BigBlank et pilote du groupe me permet de plus, d’avoir un rôle de facilitateur d’échanges entre entrepreneurs et Air France-KLM : Être un ambassadeur entre les deux parties. Mon métier de pilote toujours que j’exerce toujours en parallèle me permet de garder un contact fréquent avec l’opérationnel et donc de garder – paradoxalement – les pieds sur terre, de ne pas partir sur des projets déconnectés, mais rester concentrés sur des problématiques concrètes. Enfin, le métier de pilote est un métier où on cultive la remise en question permanente ce qui est un positionnement que doivent avoir et entretenir les porteurs de projets.
Quels types de projets ciblerez-vous au lancement ?
Aujourd’hui, sont plusieurs projets lancés. Nous nous adressons à des problèmes concrets notamment avec le voyage avec des enfants en bas-âges dans le but de faciliter la vie des parents ou celui de la planification des voyages via l’agrégation de l’ensemble des données existante autour du voyage et toute la logistique pour faciliter la circulation des biens et marchandises. Plusieurs projets sont en phase de prototypage, avec pour objectif d’aboutir à la création de la première startup dans les prochains mois. Notre objectif est de pouvoir démontrer qu’en moins d’un an, nous avons été capables de créer une première start-up.
Comment vous appuyez-vous sur l’infrastructure d’Air France-KLM ?
BigBlank est financé par Air France-KLM, dont il est la filiale, mais nous fonctionnons en totale autonomie. Nous sommes installés dans les locaux propres à Paris, au plus près de l’écosystème des start-up. Pour servir l’objectif de faire naître des startups, dans l’univers voyage d’une manière plus globale, il nous a paru essentiel de s’établir dans une structure autonome et extérieure, en s’entourant d’entrepreneurs. Le but est aussi que le groupe puisse faire bénéficier d’experts au start-up studio afin de rendre accessible à nos entrepreneurs ces cent ans d’expérience ! D’où le projet en cours de développement d’un réseau de mentors mis à disposition du studio. L’interaction entre Air France-KLM et BigBlank se fait aussi jusqu’à des projets proposés directement par le groupe, que nous étudions ensuite pour en voir le potentiel.