Selon Jean Laherrère, Président d’Aspo France (Association pour l’étude des pics de production de pétrole et de gaz naturel) et ancien directeur des techniques d’exploration de Total, le pic de production de pétrole aurait été atteint aux Etats-Unis et en Mer du Nord. Il s’exprime dans un entretien accordé au site internet de La Vie financière.
« La production de pétrole va connaître un pic, ou plutôt un plateau, avant de décliner. Quant à savoir à quel moment ce point sera atteint pour le monde, les avis divergent. Mais ce pic s’est déjà produit dans de nombreux pays comme aux Etats-Unis (en 1970) et en mer du Nord (en 2000) », explique-t-il, confirmant les déclarations d’autres organisations. Lorsque la moitié de la production est atteinte, le débit de la production diminue, selon l’Aspo (cf. graphique).
Le progrès technique permet certes d’aller plus loin dans l’exploration et la production d’or noir, mais Jean Laharrère met malgré tout en garde quant à une exploitation effrénée. « Le progrès technique permet de produire plus vite, mais au détriment du futur. Le pétrole classique se raréfie (par exemple, le brent de la mer du Nord, dont le champ est quasi épuisé). C’est la fin du pétrole bon marché« , indique-t-il.
A noter par ailleurs que le patron du géant gazier russe Gazprom s’est montré pessimiste quant à l’évolution des cours du baril. « Aujourd’hui, nous sommes les témoins d’une augmentation des prix critique pour les hydrocarbures. Maintenant, le prix va atteindre un niveau jamais atteint. La perspective sera de 250 dollars par baril de pétrole », a indiqué ce mardi Alexeï Miller.
Sur le terrain de la demande mondiale, l’Agence internationale de l’énergie a quant à elle abaissé pour la cinquième fois consécutive ses prévisions pour 2008. La demande planétaire est toutefois attendue en hausse de 0,9%, soit 800.000 barils/jour sur un an cette année. La production mondiale d’or noir a pour sa part progressé en mai de 490.000 millions de barils/jour.