Trois faits a priori différents convergent autour d’une même problématique: comment gérer la fiscalité pétrolière et tenter d’influencer les cours du baril ? La France, l’Europe et le Vénézuela constituent des exemples à observer.
En France – Les taxes sur les produits pétroliers ont rapporté à l’Etat 120 millions d’euros de plus que prévu au premier trimestre, ont expliqué les ministères de l’Economie et du Budget dans un communiqué conjoint. Cette plus-value est calculée sur la base des hypothèses établies au sein de la loi de finances. Les recettes supplémentaires de TVA s’élèvent quant à elles à 176 milliards d’euros.
Elles devraient être affectées à « alimenter un fonds destiné à mettre en oeuvre des mesures de solidarité et d’adaptation face à la hausse des prix des hydrocarbures », conformément au souhait de Nicolas Sarkozy exprimé le 17 juin dernier. Au premier trimestre, la hausse du prix moyen du gazole est de 11,8% par rapport à la même période de 2007, et celle du prix du fioul domestique de 21,4%.
A l’échelle européenne – « La part de spéculation dans les prix du pétrole est bien trop élevée. L’Europe doit avancer des propositions sur la façon dont on peut contenir ce phénomène, parce que ce n’est pas normal que nos consommateurs paient pour les spéculateurs mondiaux », a expliqué ce jeudi le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer. Il s’exprimait à Bruxelles, à l’occasion d’un sommet où les dirigeants de l’UE doivent notamment faire le point sur cette flambée des cours. Cependant, des désaccords résident dans la façon de contrer cette hausse.
Nicolas Sarkozy, qui sera en première ligne d’ici quelques semaines dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, prône des solutions fiscales à effet immédiat, par exemple en plafonnant la TVA sur le carburant. Alors que les déficits budgétaires sont le lot de plusieurs pays européens, le premier ministre suédois Frederik Reinfeldt a estimé qu’il ne serait pas correct que les Etats utilisent « leur marge de manoeuvre budgétaire pour réduire les effets de la hausse des prix pétroliers ».
Au Vénézuela – Hugo Chavez proposera aux pays membres de l’Opep, lors de la réunion entre producteurs et consommateurs prévue dimanche à Djellah (Arabie Saoudite), d’agir en faveur d’un retour du baril aux environs de 100 dollars tout en maintenant leur niveau de production, a-t-il annoncé. « Le prix du pétrole ne devrait pas être là où il va, mais autour des 100 dollars », a indiqué le président vénézuelien. En dépit de son rôle de producteur et de premier exportateur latino-américain, le Vénézuela doit aussi faire face à l’envolée des cours du baril. Le volume d’importations a en effet progressé ces derniers mois, poussé par un manque de structures de raffinage.
« Toute augmentation de la production de pétrole se transformerait en un stockage commercial et aurait un impact négatif sur le prix », a par ailleurs rappelé Hugo Chavez.