Les tensions se cristallisent autour de la flambée des prix du pétrole. Après les protestations des transporteurs routiers et des pêcheurs, c’est la Fédération française des distributeurs de combustibles, carburants et chauffage (FF3C) qui s’invite dans la partie, mais pour des raisons différentes.
Le prix d’achat des produits pétroliers a bondi de 85% depuis janvier. « Le besoin de trésorerie ne peut plus être satisfait par les fonds propres des entreprises, les banques deviennent méfiantes et les clients demandent des délais de paiement« , indique l’organisation. Les impayés auprès des distributeurs se multiplient. La FF3C s’en remet au gouvernement, à qui elle a soumis un manifeste de revendications. « C’est la survie même de nos entreprises qui est en jeu« , a indiqué le président de la FF3C Jean-Marie Combet.
Les pays développés résistent
La flambée du prix des produits pétroliers a aussi un impact à l’échelle mondiale. Les Etats-Unis apparaissent comme particulièrement vulnérables. La Réserve fédérale a abaissé ses prévisions de croissance pour l’année 2008, passant d’une augmentation du PIB comprise entre 1,3% et 2% à une évolution fluctuant de 0,3% à 1,2%. Si l’on rapporte l’effet de la hausse des cours du pétrole à l’échelle des pays de l’OCDE (qui regroupe les trente pays les plus riches), on s’aperçoit que les pays développés bénéficient malgré tout de solides atouts pour résister.
« L’OCDE estime aujourd’hui qu’une hausse de 10 dollars le baril devrait avoir un impact négatif sur la croissance de 0,1 % en 2008 et 0,2 % en 2009; alors que jusqu’en décembre, elle était toujours partie du fait qu’une telle hausse avait un impact sur la croissance de 0,3-0,5 %« , confirme au quotidien belge Le Soir l’économiste en chef de la banque ING Peter Vanden Houte.
Préférant esquiver les questions quant à un hypothétique relèvement de la production, l’Opep préfère pointer du doigt la spéculation dans la hausse des prix du baril. « Les spéculateurs doivent être contrôlés. Il doit y avoir un contrôle financier et la fixation par le marché de limites. Je ne suis pas en train de demander de sanctionner les spéculateurs, ni de les exclure du marché mais de leur fixer des limites« , a ainsi expliqué le sectrétaire général de l’Opep Abdallah el-Badri.