Réparti sur deux week-ends, le salon Rhum Society, à l’hôtel parisien Monte Cristo, permet au grand public de retrouver un contact avec les marques après le confinement.
Pedro Martinez, brand ambassador d’Angostura, a apporté son concours à Adrian Nino (photo) et à Christopher Bellail, les managers du bar 1802, pour assurer un guest bartending à l’occasion de la première édition de Rhum Society, une série de sessions de dégustation de rhum organisées dans les chambres de l’hôtel Monte Cristo, dans le 5ème arrondissement de Paris. 374 visiteurs ont défilé les 5 et 6 septembre, 146 bouteilles ont été dégustées et 230 bouteilles ont été vendues.
Car il s’agit bien d’une spécificité du salon : les représentants de chaque marque sont répartis dans les différentes chambres de l’hôtel, pour n’accueillir que deux à trois personnes, selon un timing prédéfini. Des créneaux de deux heures sont prédéfinis pour les visiteurs. Les locaux sont désinfectés entre chaque session. Un moyen privilégié d’échanger avec les équipes, mais très court… Au bar, Pedro Martinez avait, lui, conçu une carte événementielle : Tropical old fashioned (Angostura 1824, sirop d’ananas, bitter), Trinidad Sour 2.0 (Amaro di Angostura, orgeat, rye whiskey, citron vert), Young Nuts (Angostura 1919, eau de coco).
Une nouveauté
Avec une durée limitée, à chaque marque ses choix : présenter les grands classiques de la gamme ou capitaliser sur une nouveauté. Saint James lance le VSOP (43%). “Nous avons réfléchi à une nouvelle gamme aromatique. Nous souhaitions retrouver la patte de la marque. Saint James a toujours été proche de la torréfaction : 80% en fûts roux, 20% en fûts neufs”, indique Séverin Bayle, responsable marketing. Commercialisé au prix de 29,90 euros, le VSOP sera le produit d’appel de la gamme. Pas question pour autant de proposer un produit au rabais, comme en témoigne le travail réalisé sur la bouteille afin de se rapprocher d’une carafe. Un rhum “plus charpenté, plus structuré”, aux notes de fruits confits, dont le lancement précède celui, prévu en novembre, de deux nouvelles références bio.
Des rhums à (re)découvrir
Chairman’s Reserve a pour sa part choisi de faire participer les visiteurs grâce à un atelier blend disposé dans la salle de bains de la chambre. Aux commandes, François Badel (Bar Spirits). A (re)découvrir dans la gamme, The Forgotten Casks (40%), un hommage aux fûts retrouvés suite à l’incendie de la distillerie en 2007. Lancé dix ans plus tard, ce rhum est résolument gourmand et réconfortant, avec des notes de vanille et de caramel. Suave et doux, il est adapté à une dégustation d’après-repas. Dans un autre registre, toujours 100% mélasse, le Spiced (40%) se distingue par ses dix épices et du bois bandé. Il se prête davantage à la mixologie.
English Harbour était quant à elle une belle endormie. “En 2019, nous avons relancé le marketing autour de la marque, une pépite”, précise Jonathan Almonte Felix, brand ambassador. Parmi les références disponibles, il a opté pour une mise en avant du Port Cask finish, vieilli cinq ans en fûts de bourbon puis passé de trois à six mois en fûts de porto : “il ne s’agit pas du rhum le plus connu de la marque, mais il fallait pouvoir apporter cette expérience aux clients”. Créée en 1992, la marque d’Antigua souhaite aussi se mettre au service des barmans grâce à son rhum 5 ans (40%), “un assemblage des meilleurs rhums de la distillerie”.
Dugas pousse pour sa part les feux sur Selección de Familia (43%), un assemblage de rhums disponible depuis trois ans à destination du réseau cavistes, qui doit poursuivre le succès de Reserva Exclusiva. Le produit, qui se distingue par ses 90% de miel de canne, est très accessible.
Ce format inédit fût aussi l’occasion de repartir à la découverte de marques plus discrètes. La Favorite a lancé il y a deux ans Coeur de rhum (40%), élevé en fûts de cognac. Un rhum qui se distingue par sa très belle buvabilité. L’exercice sera réitéré les 12 et 13 septembre avec vingt nouvelles marques, toujours réparties dans les étages de l’hôtel.
D’autres entreprises à suivre
A l’occasion de son deuxième week-end, Rhum Society a notamment permis à la Scotch Malt Whisky Society de refaire connaître ses activités en France. L’un des plus importants embouteilleurs de whisky au monde cherche à développer sa base de membres. Moyennant une cotisation annuelle, ceux-ci peuvent se procurer des spiritueux exclusifs (25 nouvelles références de whisky chaque mois). 26 000 membres sont inscrits dans le monde (dont 13 000 au Royaume-Uni et 350 en France). Pour mener son opération séduction auprès des amateurs de rhum, place à un Caroni 22 ans, issu de la célèbre distillerie fermée en 2002 à Trinidad et Tobago. Aussi en dégustation, un rhum très puissant, le Patacones with pikliz, en provenance du Panama.
Installée depuis un an à Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), la Distillerie d’Isle-de-France part à la conquête de son public. Créée par trois associés (Michael Landart, Olivier Flé et Antonin Van Niel), elle s’appuie sur une production locale pour la majeure partie des matières premières. Issu d’une mélasse bio du Laos fermentée puis distillée deux fois, le RML 45 est un rhum qui se rapproche du gin par son apparence. Le falernum, lui, vise à répondre aux attentes du monde du bar. Ce rhum épicé distillé est la version revisitée de la liqueur à base de rhum, de citron vert, d’amandes et d’épices. Au nez, il présente des notes d’agrumes.
A Mougins (Alpes-Maritimes), Morgan Ricci a débuté dans le secteur comme agent commercial puis en tant que caviste à Antibes. Après trois ans de travail, il a crée une activité d’embouteilleur indépendant, Famille Ricci. Des rhums de trois à sept ans sont achetés avant de subir un second vieillissement sur place. Différents types de fûts et de chauffe sont expérimentés. Deux gammes sont proposées : Dynasty (un rhum se voulant accessible, issu de cinq origines) et Influences. Influences N°2 (Australie, Jamaïque) se rapproche du whisky et bénéficie d’une belle buvabilité. Influences N°3 est, lui, plus gourmand et flatteur. Il est réduit durant deux mois en fût de Sauternes.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
2 commentaires