A Paris, le bar à bières artisanales Hoppy Corner mise sur l’accompagnement de ses clients pour faciliter l’accès à cet univers en pleine ébullition. Rencontre avec son gérant, Rémy Doridam.
Implanté depuis le mois d’avril au cœur du Sentier, à Paris, Hoppy Corner joue une carte différente des bars du quartier. «Je souhaitais créer un bar où l’on pourrait présenter des brasseries et des bières artisanales, en mettant l’accent sur la connaissance du produit et du service : qualité du produit, qualité de vente, prix raisonnables… Il faut que le client sorte avec une bonne expérience de la bière», explique à Business & Marchés son gérant, Rémy Doridam.
Cette démarche d’accompagnement, que revendiquent les acteurs de l’univers craft beer, est portée par l’équipe, composée de passionnés de bière. «On peut expliquer les types de bière, ou on conseille nos clients par rapport au goût. J’ai travaillé en caves à bières, et auparavant en restauration étoilée. L’objectif est d’avoir un service digne d’un établissement étoilé : renseigner sur la teneur en alcool, la fabrication, les houblons…», précise Rémy Doridam.
Il s’agit également de répondre à des clients «de plus en plus curieux», qui ne sont pas seulement des passionnés de bière artisanale. «Les gens voient les rayons bière évoluer, et rentrent plus facilement dans les bars à bières. On a beaucoup de néophytes, comme de grands connaisseurs. On a peu de demandes «locavores», mais le fait que la bière puisse être locale attise la curiosité. Beaucoup de personnes demandent également pourquoi une bière est plus amère, qu’est-ce qu’une India Pale Ale…», complète le gérant d’Hoppy Corner, qui a proposé, en six mois, 300 bières différentes.
15 becs à disposition
La partie la plus complexe de la création d’Hoppy Corner a été immobilière. «On a travaillé deux ans sur le projet, et on a mis un an pour signer le local, dans un quartier central. Nous cherchions un lieu dans lequel les lignes à pression sont placées au-dessus des fûts. On peut faire 15 pressions avec le moins de longueur possible», précise Rémy Doridam. 25 à 30 fûts sont écoulés chaque semaine.
Malgré les quantités restreintes proposées par les micro-brasseurs, le gérant d’Hoppy Corner ne s’inquiète guère pour ses approvisionnements. «Plus il y aura de micro-brasseries, plus on pourra se renouveler, d’autant plus que les quantités sont limitées. Sur le même style, on peut tourner avec plein de bières différentes. Nous avons écoulé 10 pale ale différentes en un mois. Les clients ont des habitudes, mais ils se mettent à découvrir d’autres pale ale, par exemple.»
Pour se développer, Hoppy Corner aspire à ouvrir dans d’autres villes, puis de disposer de son entrepôt pour répondre à ses besoins logistiques. L’offre de restauration devrait aussi être étoffée.
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