VIDEO. L’édition 2016 de la Paris Games Week met à l’honneur le dynamisme du marché du jeu vidéo, porté par une forte actualité. Emmanuel Martin, délégué général du SELL et organisateur du salon, s’en réjouit.
Paris Games Week 2016 (1/4). Avec 2,87 milliards d’euros de chiffre d’affaires générés en 2015 (en hausse de 6%), le marché français du jeu vidéo (hardware et software) se porte bien. « Nous prévoyons une fin d’année extrêmement positive, dans une industrie qui innove en permanence tant en titres qu’en technologie », indique à Business & Marchés Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs et directeur général de la Paris Games Week, dont la septième édition se déroule du 27 au 31 octobre.
Destiné à offrir un panorama du marché du jeu vidéo à quelques semaines de Noël, le salon, qui présente 12% de titres en avant-première (dont la sortie est prévue en 2017), a enregistré une croissance fulgurante. « Le succès est venu très vite. Nous sommes passés de 120.000 visiteurs en 2010 à 307.000 visiteurs cette année, et je n’ai pas d’inquiétudes sur la fréquentation pour l’édition 2016. La surface est passée de 14.000 m² en 2010 – nous occupions alors un-tiers du hall 1 – à 80.000 m² cette année, pour accueillir davantage d’exposants et offrir davantage de confort à nos visiteurs », précise Emmanuel Martin.
Cette année, 166 exposants sont présents à la Paris Games Week, contre 123 en 2015. 132 jeux sont proposés à l’essai. « Nous comptons être l’événement fédérateur de la filière, avec des jeux blockbusters, des start-up, des associations… Pour éviter le déséquilibre entre les différents espaces, nous avons placé les créateurs et l’espace junior au milieu des halls. Nous avons aussi invité la Cité des sciences et de l’industrie ainsi que la Bibliothèque nationale de France, qui prouve que le jeu vidéo est un vrai objet culturel. Elle met les mêmes moyens pour les conserver que ceux dédiés aux enluminures du Moyen-Age ! »
En quête de jeux de rôles et de mondes ouverts
Dans les allées du salon, les immenses stands du hall 1, aux couleurs de licences phares du jeu vidéo, apparaissent néanmoins incontournables. Le studio japonais Square Enix a lancé le 14 octobre sur PS4 et sur PS Vita « Dragon Quest Builders », un spinoff de sa série de RPG (role playing games). En plus des attributs d’un jeu de rôle, les caractéristiques d’un jeu de construction sont présentes à travers un univers cubique, de type « Minecraft ». Pour rebâtir le monde détruit par un dragon, il convient de débloquer de nouveaux matériaux au fil de l’eau.
« Kingdom Hearts HD 2.8 » consiste pour sa part en une adaptation en haute définition et aux derniers standards graphiques du dernier volet de « Kigndom Hearts », avant la sortie prochaine du troisième opus. Un système de créatures alliées s’offre aux joueurs, « dans un univers qui mélange les codes de Disney et de Final Fantasy ». Le douzième volet de « Fiank Fantasy » est, justement, en route pour une sortie au premier semestre 2017 : cette licence de jeux vidéo qui existe depuis 1987 propose notamment de paramétrer douze actions destinées à se déclencher lors d’une situation donnée.
Edité par Bandai Namco, « Little Nightmares » (Tarsier Studios), également prévu pour l’an prochain, est un creepy plateformer « un peu sombre, avec une petite inspiration de l’univers de Tim Burton », dont l’univers graphique n’est effectivement pas sans rappeler les codes de « L’étrange Noël de monsieur Jack ».
Chez Ubisoft, « Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands », issu d’une série débutée en 2001, paraîtra le 7 mars 2017. « Dans une Bolivie un peu futuriste, un cartel nommé Santa Bianca en a fait le premier exportateur mondial de drogue. Il va falloir démanteler le cartel. Le nombre de customisations possibles de tenues et des armes est incroyable. Il s’agit du plus grand monde ouvert jamais crée par Ubisoft pour un jeu d’aventures. Si on prend la voiture du cartel, en tuant ses occupants, on entrera plus facilement dans le camp », commente un de ses développeurs, basé à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Des start-up qui se démarquent
Les start-up ne sont pas absentes de ce panorama in situ des nouveautés en matière de jeux. Warhorse Studios, une entreprise tchèque créée en 2011, lance « Kingdom Game delivrance », son premier jeu, qui se déroule dans un univers médiéval résolument réaliste. « Nous sommes une équipe expérimentée, avec des dizaines de jeux publiés et des millions d’exemplaires vendus à notre actif. Nous venons de différentes équipes et de milieux, mais nous sommes unis dans notre quête pour créer des jeux irrésistibles dans des environnements de travail respectueux », explique l’équipe de l’entreprise.
Conçu par la start-up roumanienne Angry Mob Games pour PS4, Xbox One et PC, « Brawlout » (photo) est un competitive plateform fighter souhaitant faire évoluer les codes des jeux de combat. « Chaque personnage est conçu autour d’un style de combat unique, pour rendre chaque combat plus stratégique : attaquer les opposants, les congeler, les bombarder avec des projectiles ou les écraser avec des fouets à longue portée. Des attaques spéciales puissantes alimentent votre jauge de rage », explique le CEO d’Angry Mob Games, Bogdan Iliesiu.
Le dématérialisé gagne du terrain
Même si la plupart de ces titres sont commercialisés en premier lieu sur des supports physiques, « le dématérialisé est entré dans les mœurs », observe Emmanuel Martin. En 2015, sur le marché du jeu vidéo, le software physique a représenté 46% des ventes en valeur, devant le software dématérialisé (40%). « Les éditions collector ou les produits dérivés permettent néanmoins de conserver de l’intérêt pour les produits physiques, tandis que les boutiques de jeux vidéo restent un point de rencontre essentiel pour la communauté des gamers ».
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