La marque de rhum Eminente fête son troisième anniversaire en installant, jusqu’en juillet, deux bars, un restaurant et des chambres dans un hôtel particulier parisien.
Depuis son ouverture en février dernier, à l’ombre de la place de la Bastille, la Casa Eminente a réussi à passer entre les gouttes des mouvements sociaux. A moins de deux minutes à pied, impasse Guéménée (4ème arrondissement de Paris), derrière un grand portail en bois, se cache une grande villa, dotée d’une piscine. Patio végétalisé, salle à manger, chambres et cuisine professionnelle : une grande maison taillée pour l’événementiel, qui a tapé dans l’œil de l’équipe d’Eminente.
Créée en 2020 dans le giron de Moët Hennessy, cette marque imaginée avec César Martí, le plus jeune maître rhumier cubain, mise sur l’événementiel pour se faire connaître. Après avoir redécoré un hôtel à son nom en 2021, elle occupe donc cette villa, jusqu’en juillet prochain, pour faire partager les facettes de son univers, à travers deux bars, un restaurant, une mini-boutique, des masterclasses (accessibles au grand public sur réservation) et quelques chambres réservées à une sélection d’invités. Le lieu entend s’inspirer de l’ambiance des paladares, restaurants et bars familiaux cubains. La décoration, quasi-entièrement chinée, a été assurée par Laura Salas Redondo.
Pour gérer un tel lieu pour le compte d’Eminente, l’organisateur d’événements 1889 Expérience a été mis à contribution il y a un an. “Quand les équipes d’Eminente sont venues nous voir il y a 1 an environ pour nous confier ce projet fou d’ouvrir une casa particular cubaine à deux pas de la place des Vosges dans un hôtel particulier d’exception, nous n’avons pas hésité une seconde”, explique l’entreprise, qui a fait appel à une douzaine de prestataires pour les besoins du projet, parmi lesquels No More Penguins pour les opérations food & beverages. Camille Le Jeune assure la direction de la Casa Eminente.
Des bartenders invités
Au bar principal, chaque mois, des bartenders se relaient pour créer un menu événementiel de cocktails. C’est avec une agréable surprise que nous avons retrouvé Raki Sillah et Arun Punavendran, managers du bar-restaurant Kink, qui propose ses cocktails en versions short et allongées à Berlin (Allemagne). “Avec le climat de Cuba, nous ne pouvions pas proposer un Manhattan, trop sec, par exemple. Il a fallu être créatif pour s’inviter dans le thème”, sourient-ils.
En mai 2023, ils sont à l’honneur à la Casa Eminente (avec une première semaine en présentiel) par l’intermédiaire de trois cocktails, dont le Primavera en rosa : rhum Eminente Ámbar Claro, infusion florale de rhum, thé turc à la pomme, cordial fruité à la rhubarbe, fraise et citronnelle avec soda au pamplemousse. Les fleurs font référence à la végétation du centre de Cuba. Les bartenders sont habitués, chez Kink, à travailler avec des fleurs. Ce cocktail, inspiré d’un gimlet, n’est pas non plus sans rappeler la sensation d’un jus de fruits.
Des cocktails permanents
Toujours au bar principal, accessible sur réservation, on se laissera tenter par l’incroyable Twisted Cuban Manhattan (preuve qu’il est bien possible d’en déguster un): Eminente Reserva 7 ans, vermouth rouge, xérès amontillado et liqueur de café. Un cocktail très classique dans l’esprit, d’une belle puissance, porté sur le rhum, qui bénéficie d’un vieillissement en fût sur place.
Deux cocktails permanents (14 euros), dont un daïquiri, sont aussi proposés. La canchánchara (rhum Reserva 7 ans, cire d’abeille, cordial de miel et de café, citron vert, teinture de café, pollen de miel) nous laisse sur notre faim – on aurait apprécié déguster ce cocktail frais, légèrement relevé, en terrasse, mais le twist de la recette originale (rhum vieux, miel, citron) a le mérite de l’audace.
Au sous-sol, un speakeasy est installé, idéal pour terminer la soirée – idéalement, la salle devait faire office de club nocturne, mais les contraintes acoustiques du lieu en ont décidé autrement. Les cocktails y sont servis dans une ambiance plus festive, avec un sympathique barman à la place du DJ.
Un restaurant à part entière
En passant à table, rendez-vous est pris autour de grandes tables collectives, “comme lorsque les hôtes cubains invitent des touristes, avec une cuisine de partage”, décrit Camille Le Jeune. 26 couverts peuvent prendre place dans une double salle au mobilier issu de brocantes, en partenariat avec le site spécialisé Selency. Le maquereau à la flamme constitue la meilleure vente. Un pairing avec une sangria réinterprétée par Lucas Marathon, du bar Symbiose à Bordeaux (Gironde), est suggéré pour découvrir la demi-volaille jaune fermière marinée au rhum Eminente, avec son nappage caramel à l’eau de coco et ses oignons caramélisés au rhum – un plat ultra-fondant.
Sur la carte imaginée par la cheffe événementielle Céline Pham, il est aussi possible de se laisser tenter par les gnocchis de manioc (sauce au café cubain, asperges rôties, petits pois frais et citron vert), malgré leur prix élevé (22 euros), avant de fondre pour un baba original (sirop de rhum Eminente et patchouli, crème aux zestes de citron vert, bananes flambées au rhum et dulce de leche; 12 euros).
A l’étage, les chambres n’ont pas pu être commercialisées, compte tenu des nouvelles règles parisiennes sur la location. Les partenaires d’Eminente et quelques influenceurs pourront néanmoins en bénéficier, y découvrir une petite galerie d’art, pour un voyage (presque) hors de Paris le temps d’une nuit.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.