Focus sur 5 nouvelles brasseries artisanales et sur 5 bières détonantes repérées à la 5ème édition du Grand final de la Paris Beer Week.
En cinq ans, la Paris Beer Week a bien grandi : la semaine de la bière artisanale dans le grand Paris attendait, du 1er au 10 juin, 10.000 participants sur ses 200 événements, dont 4000 lors du Grand final, son salon qui, cette année, se déroule sur deux jours au Centquatre (19ème arrondissement). Deux fois plus de visiteurs que l’an dernier, et dix fois plus qu’au début ! « Nous avons accompagné l’essor du secteur. Beaucoup de brasseries ont fait leurs débuts auprès du grand public ici », observe le responsable presse de l’édition 2018, Gabriel Thierry.
Coconino
Parmi les meilleures preuves, figurent Charles et Hugo, qui ont fondé Coconino en 2015. Arès avoir brassé en amateur, ils s’étaient lancés dans le grand bain en produisant leurs bières à la Brasserie corrézienne de Curemonte. Depuis un an et demi, ils travaillent sur un projet de transformation profonde de leur activité : leur brasserie ouvrira cet été à Wissous (Essonne). Ils ont arrêté la production de bières en bouteilles pour devenir la première brasserie artisanale française 100% canettes. Actuellement, seuls des fûts sont produits. Ils proposent notamment l’Hop series session, une session IPA (4,2%), résolument rafraîchissante.
Headbang
A l’inverse, l’équipe d’Headbang, basée dans le Val-de-Marne, évolue toujours en mode gipsy. Don’t break the oat, une pale ale à l’avoine, a ainsi été brassée en Seine-et-Marne chez Crazy Hops. En projet depuis un an, l’activité a été lancée en mai autour de cinq références dont une blonde, une berliner weisse à la framboise (un des styles émergents sur le salon), une IPA et un porter. L’équipe vient de divers horizons, notamment dans l’univers de la bière (caviste, formateur) et des concerts. « We are brewing beers to the delightful sounds of metal music ! », indique son équipe, portée par Nicolas Denéchau (photo).
Petrol Brewing Co
Dans le 11ème arrondissement de Paris, Petrol Brewing Co a pour sa part un an d’existence au compteur. Et quel compteur : toutes les bières de la brasserie portent le nom de voitures ou de motos, en référence à l’univers à la mécanique, le fil conducteur de l’entreprise. La Café racer ale (5,2%) est « une bonne huile de vidange, bien noire, avec des arômes légèrement fruités », renchérit Jack, l’un des cofondateurs. Les malts servant à la fabrication des six références (quatre permanentes et deux éphémères) sont issus de l’agriculture biologique, et les produits livrés à pied, en vélo ou en véhicule électrique. Tout le contraire d’une vision dépassée de l’automobile !
Mappiness
A Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Mappiness, fondée en août 2017, s’approche de son premier anniversaire. Pierre Schneider (photo de couverture), cofondateur avec sa compagne Marguerite Nguyen, s’est fait pendant deux ans un nom dans le monde du brassage amateur parallèlement à son emploi de commercial dans l’univers de la relation clients. « Toutes nos bières sont certifiées bio, mais j’espère qu’elles seront avant tout appréciées pour leur goût », insiste-t-il. L’Aspimami (4,2%), une étonnante berliner weisse (un style allemand de bière acide et rafraichissante) à l’aspérule odorante, une plante herbacée procurée auprès d’un herboriste basé dans la Drôme, était notamment proposée.
L’Instant
Dans les allées du salon, les histoires de reconversions professionnelles sont légion. Sciences Po, ENA, poste à la Cour des Comptes : Cédric Brottier, 30 ans, affiche un parcours sans faute. Pourtant, avec son associé, issu d’une agence de communication digitale, il aspirait à « davantage de sens » dans ses fonctions… Désir assouvi avec la création en novembre 2016 à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) de L’Instant, une brasserie forte de quatre références permanentes et de deux bières éphémères. Dans l’offre, notons le profil assez sec de l’Hoppy Saison (4,5%), composée de trois houblons dont l’Amarillo (Etats-Unis) et le Sorachi (Japon).
Des coups de cœur
Parmi les 250 bières à la pression, impossible de passer à côté du Bisou Caillou, une session IPA (3,5%) au malt breton, bio comme l’ensemble de la gamme de la brasserie Skumenn, créée en 2015 à Acigné (Ille-et-Vilaine). « La France est le pays au monde qui produit le plus de bières certifiées biologiques », ajoute le conférencier spécialisé Emmanuel Gillard.
Deck & Donohue (à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et à Bonneuil, dans le Val-de-Marne) n’en finit pas de nous étonner : sa Saison bergamote (4,5%) est basée sur une infusion de zestes de bergamote, d’houblon Citra et de levure de saison.
On parle énormément de la reine d’Angleterre ? Avec Parisis (à Epinay-sous-Sénart, dans l’Essonne), ce n’est pas fini avec Hop save the queen (5,6%), une UK India Pale Ale aux houblons et malts anglais moins alcoolisée que les autres références (environ 6%) afin de coller aux attentes des grandes et moyennes surfaces.
Installée à Sommières (Gard) depuis onze ans, la Brasserie des Garrigues met en avant sa Frapp’au Brett, du nom de levures (les Brettanomyces) qui contribuent à assécher la bière grâce à leur action sur le sucre. La gamme passera totalement en Brett.
A Cormontreuil (Marne), la brasserie La Bouquine, créee il y a six ans, fait écho à son territoire avec sa Sour « Champagne » (5,5%), à base de 5% de vins clairs de champagne. La production de l’entreprise double presque tous les ans – de 700 à 1500 hl lors de l’exercice écoulé!
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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