Lancé en janvier 2016, le site OpnKitchen propose aux passionnés de cuisine de rejoindre une communauté composée de particuliers et de chefs. Le CEO de la start-up parisienne, Marc Verwaerde, répond aux questions de Business & Marchés.
Pourriez-vous nous présenter OpnKitchen?
OpnKitchen est un site internet qui met en contact des chefs avec des passionnés de cuisine, pour pouvoir participer à des expériences : masterclass, démonstrations culinaires, ateliers… Il faut avoir une histoire en cuisine à raconter, avec une validation avant la mise en ligne. On ne veut pas devenir une simple plateforme de cours de cuisine. Aucun site ne propose cette offre : on mise avant tout sur la sélection et sur la curation des contenus, à Paris et en petite couronne. On s’invite aussi dans les cuisines des chefs, en plus de celles des particuliers. On permet de faire découvrir des gens qui ont une vraie histoire à raconter. Nous rencontrons l’ensemble des chefs.
Comment s’est développé Opn Kitchen depuis son lancement?
Depuis le mois de septembre, nous suggérons aux chefs de proposer leurs services. Dès le mois de mars, nous nous sommes aperçus que les personnes qui recevaient nos participants étaient essentiellement des professionnels (chefs à domicile, traiteurs…), alors qu’il est plus compliqué de convaincre les particuliers. Nous répondons à un vrai besoin du coté des restaurateurs, celui de communiquer d’une façon classique, le bouche-à-oreille, en faisant entrer dans leur cuisine des participants ayant payé un prix premium – ce sont de vrais ambassadeurs en puissance. La dimension de «particulier à particulier» figure aujourd’hui en seconde priorité. 200 ateliers ont déjà été organisés, avec 60 chefs professionnels. Nous disposons d’une base d’utilisateurs de 1500 personnes, dont 700 personnes ont déjà participé à des ateliers.
Comment se structure l’entreprise face à ces évolutions?
Nous ciblons en priorité les univers de la cuisine et de la pâtisserie. Nous sommes deux associés, avec une équipe de trois collaborateurs. Nous avons levé 120.000 euros, en mars, auprès des investisseurs privés. Nous cherchons à lever 500.000 euros. Nous prélevons une commission sur chaque événement, selon le type d’accompagnement que l’on propose. Jusqu’à la fin d’année, nos efforts se concentrent sur Paris et sa région. Nous lançons un un système de cooptation entre chefs – il faut que l’on arrive à identifier la meilleure façon de s’implanter en région.
Peut-on imaginer des événements culinaires exclusivement professionnels?
Nous proposons des OpnKitchen privés en B2B, sur-mesure, pour la cohésion interne, la recherche d’innovations, se confronter à la logique du travail en cuisine… Nous sentons par ailleurs qu’il existe naturellement une demande dans les secteurs de la cuisine, mais nous y répondrons éventuellement à terme.
Expérience: une session autour des dim sum
Parmi les restaurateurs membres de la plateforme, Mikaël Petrossian, cofondateur de l’enseigne Yoom (5 établissements à Paris), spécialisée dans les dim sum, des bouchées vapeur asiatiques, reçoit ses hôtes pour une session de deux heures. « Le dim sum est né dans les maisons de thé, lesquelles s’en servent souvent, en Chine, en accompagnement. Ils sont donc servis jusqu’à 16 heures. On recense 3 types de dim sum: à la pâte d’amidon de blé, à la farine de blé, et des shumai (des raviolis ouverts sur le dessus) », explique Mikaël Petrossian sur un ton pédagogique. Il accompagne ensuite les participants à l’atelier dans la confection des bouchées, avant d’échanger avec eux sur son parcours autour d’un repas, dans l’un de ses restaurants.