A l’Aquascope, le nouveau parc aquatique lancé par le Futuroscope, un hub de huit toboggans constitue l’attraction phare. Nous avons testé les différentes expériences, conçues par Polin Water Parks.
— Série : le Futuroscope inaugure l’Aquascope (2/3) —
Huit toboggans accessibles depuis un escalier circulaire grimpant au long d’un hub de 25 mètres de haut, tel est le clou du spectacle de l’Aquascope, le parc aquatique flambant neuf du Futuroscope, ouvert le 15 juillet 2024 et inauguré fin septembre.
Pensé comme un parc à part entière (pour être fréquenté sur une demi-journée), le bâtiment, d’un montant de 57 millions d’euros d’investissement, doit permettre au complexe de loisirs de la Vienne de se transformer en une destination de courts séjours.
“Une grande partie du public sont des jeunes à la recherche de sensations, mais nous nous sommes attachés à garder l’ADN du Futuroscope. Les toboggans ont des technologies embarquées. La conception est très différente des parcs aquatiques traditionnels”, décrit Olivier Heral, le directeur de création du resort. Il n’y a qu’un toboggan pour lequel votre serviteur n’a pas réussi à dépasser sa peur, le Sprint, qui consiste en une glissade la tête en avant, avec un tapis de course (11 mètres de haut, 114 mètres de long), malgré l’attention portée par un sauveteur pour expliquer la marche à suivre.
Au départ du Rocket, soudain, une trappe se dérobe sous nos pieds…
Il faut donc surmonter sa peur pour affronter le Rocket, un toboggan qualifié de “difficile”, qui n’a rien de traditionnel puisque le départ s’effectue enfermé dans une capsule. Après avoir positionné le visiteur, le sauveteur referme une paroi vitrée. Un décompte sonore intervient avant… qu’une trappe s’ouvre pour une chute libre de 120 mètres de long. Même pas le temps d’imaginer la manière dont on va affronter le toboggan, ou d’avoir peur de la pente, puisqu’il est impossible de l’apercevoir! Sans doute l’une des expériences à effectuer individuellement les plus impressionnantes de l’Aquascope.
…avant une expérience en famille ou en groupe dans le Matrix
Les toboggans ont été construits par l’entreprise turque Polin Water Parks et installés par l’entreprise française Edsun (structures métalliques et glissières), au bord de quatre paliers positionnés à 9, 12, 15 et 18 mètres. Le plus complexe dans sa conception est sans aucun doute le Matrix, doté d’un ascenseur permettant de remonter des bouées spéciales (de type rafting), au sein desquelles quatre personnes peuvent s’installer moyennant un positionnement particulier. Les bouées (150 kg de poids minimum, 270kg de poids maximum) effectuent une descente sinueuse ponctuée par un effet d’appel d’air, telle une vague intérieure. De quoi être fan, en groupe ou en famille.
Avec le Spiral, une descente circulaire avant le plongeon
Le Spiral est pour sa part pensé comme un escargot, avec un atterrissage dans un bassin dédié, à 1,80m de profondeur, ce qui réserve sa pratique aux bons nageurs – une caméra disposée au départ et la présence permanente d’un sauveteur permettent de sécuriser l’expérience. “Avec la descente en vrille, ressentez les forces G alors que vous dévalez le toboggan à une vitesse vertigineuse. Préparez-vous à une chute libre à couper le souffle dans le bassin rafraîchissant en contrebas”, annonce Polin Water Parks. La descente s’effectue relativement rapidement, mais on ressent facilement les jointures de l’ensemble. L’arrivée brutale dans le grand bassin peut déstabiliser, après un parcours à même de donner le tournis.
“L’un des points principaux de vigilance se situe au niveau du Spiral, avec une réception d’une profondeur de 1,80 mètre. Vu que le toboggan tourne toujours dans le même sens, avec un contre-virage à la fin, il désoriente pas mal les gens. C’est le poste où il faut faire le plus attention”, nous précise Ugo, sauveteur aquatique.
Plusieurs toboggans thématisés
Le toboggan Flash (accessible pour les visiteurs à partir de 1,10 mètre) joue quant à lui sur les effets de lumière; le Reflex (170m de long) peut être parcouru sur des bouées en binôme, l’Alien propose de partir simultanément à deux personnes en parallèle afin de se mesurer à la rapidité (via des bouées, sur 150m de long), et le Quick tire parti de sa pente raide avant d’éjecter ses passagers vers l’extérieur du bâtiment.
Un outil encore en rodage
Il n’en demeure pas moins que le positionnement des huit toboggans autour d’un unique escalier, de surcroît emprunté par des visiteurs pouvant être pourvus de bouées, peut engendrer de longues files d’attente. “Il y a encore des difficultés de rodage, de gestion des flux”, indiquait fin septembre, après 75 jours d’exploitation, Elodie Arnaud, la directrice générale adjointe du Futuroscope. L’attente peut facilement monter à plus d’une heure.
Le fonctionnement du Matrix et du Rocket a, pour sa part, causé quelques sueurs froides… à l’équipe du parc aquatique. “On a rencontré quelques difficultés, notamment sur deux toboggans dont l’un est équipé d’un convoyeur de bouées. On a eu du mal sur le réglage d’une trappe. Les visas devaient être obtenus pour le déplacement des équipes du constructeur turque. On a beaucoup travaillé de nuit”, a ajouté Elodie Arnaud.
Des formations dédiées pour le recrutement des sauveteurs aquatiques
A l’occasion de l’ouverture de l’Aquascope, 100 emplois ont été créés. De nombreux sauveteurs aquatiques se relaient dans les différents espaces du parc aquatique, et notamment autour des toboggans. La capacité d’accueil instantanée du lieu (7000m²) est de 1700 personnes.
Nombre de piscines ne peuvent ouvrir leurs portes sur les créneaux horaires dont elles disposent, faute de personnel diplômé en nombre suffisant. Un défi que les managers ont anticipé. “Tout le monde nous a expliqué que le métier était en tension. On a recruté des salariés depuis 18 mois, et on leur a apporté un diplôme, même si on sait que toutes les personnes ne resteront pas dans l’entreprise. Le Futuroscope a été créé pour être une vitrine du département de la Vienne, mais aussi un poumon économique en matière d’emplois”, souligne Rodolphe Bouin, le président du directoire du Futuroscope.
Ainsi, 55 personnes formées afin d’obtenir le Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), indispensable pour surveiller des activités en piscine, et 15 personnes ont pu passer le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport. Les coûts ont été pris en charge par l’entreprise. “J’ai été formé par le Futuroscope, en partenariat avec le Creps de Poitiers. J’ai ensuite été embauché directement”, illustre Ugo, âgé de 22 ans. “J’étais sapeur-pompier et j’ai pu ajouter une compétence aquatique à mon profil », témoigne pour sa part Léo, lui aussi sauveteur.
Accès à l’Aquascope par la nouvelle esplanade du parc du Futuroscope, sur réservation obligatoire. Horaires variables selon les jours. Tarifs, amenés à être modulés, de 32 euros (enfant) à 39 euros (adulte) jusqu’à la fin de la haute saison 2024.