Les équipementiers automobiles français et allemands doivent innover davantage.
Avec 724 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012, les constructeurs et équipementiers automobiles français et allemands représentent un tiers de l’industrie automobile mondiale. Ils occupent la première place en termes de part de marché, devant le duo Japon-Corée et les Etats-Unis. Les équipementiers allemands ont une longueur d’avance sur leurs concurrents français avec 176 milliards de chiffre d’affaires contre 67 milliards d’euros pour les seconds, d’après le cabinet Mazars, qui a conduit une enquête sur ces industriels des deux côtés du Rhin.
Les entretiens menés par les consultants de Mazars auprès de professionnels de l’industrie automobile ont abouti à cinq leviers de performance pour les entreprises, au premier rang desquels l’innovation. « Les équipementiers allemands génèrent des revenus supplémentaires via les brevets déposés », a ainsi indiqué l’un d’entre eux.
Les équipementiers français sont pour leur part davantage tournés vers l’international que leurs concurrents allemands. Les équipementiers allemands misent néanmoins sur l’efficacité de leur supply chain, et bénéficient d’une structure financière solide. Les équipementiers des deux pays se rejoignent en termes de coopération avec les constructeurs afin d’innover, tandis qu’ils doivent faire face à l’émergence de nouveaux acteurs, notamment dans le domaine de l’électronique.
Un rapport nouveau à l’automobile
Dans ce paysage en pleine évolution, Mazars a identifié cinq tendances fortes qui s’imposent à la profession, parmi lesquelles la consolidation de celle-ci : entre 1990 et 2012, le nombre d’équipementiers est passé de 30.000 à 3.000. Le cabinet table sur un chiffre de 2.500 firmes en 2020. Ces industriels joueraient toutefois à l’avenir un rôle plus important dans la valeur finale d’une automobile. De nouveaux concurrents tenteront de s’imposer davantage sur ce marché, dont des entreprises asiatiques.
Les nouveaux comportements des clients finaux contribueront également à cette évolution du marché, avec davantage d’innovation (notamment en matière de connectivité) et un rapport repensé à l’automobile (autopartage, commercialisation conjointe d’un véhicule et de services…) « Les nouveaux business models reposant sur l’autopartage, le véhicule intégré et la mobilité sont nos principaux leviers de croissance », témoigne ainsi un industriel allemand.
Pour répondre à ces défis et continuer à gagner en compétitivité, les équipementiers automobiles devront s’entourer des meilleurs ingénieurs et concepteurs disponibles sur le marché, et renforcer leurs liens avec les constructeurs afin d’aller plus loin en termes d’innovation, estime le cabinet.