Rencontre avec Emeric Tiercelin, alias Mixologist in the soul, un créateur de contenus sur l’univers des spiritueux.
Désormais brand ambassador France du producteur norvégien de spiritueux Nordic Ethanol, Emeric Tiercelin, plus connu sous le nom de Mixologist in the soul, ajoute une corde à son arc. Ce passionné et notamment créateur de contenus âgé de 31 ans se fixe pour objectif de “faire découvrir à un plus grand nombre de personnes” le secteur des spiritueux, à travers des reportages et du motion design. Une activité de production de vidéos réalisée sous la houlette de son agence Liquid Connection. Il publie également de nombreux posts sur Instagram. Il nous en dit plus.
Quel est votre parcours dans l’univers de l’hôtellerie-restauration?
J’ai commencé en 2009 dans un restaurant-brasserie moderne, avec des cocktails classiques et bien ficelés le soir. J’ai travaillé dans une vingtaine de lieux (pub, club, bar de nuit, brasserie haut-de-gamme, hôtel 5 étoiles, restaurant étoilé, festivals…) durant plus de onze ans. A Rennes (Ille-et-Vilaine), j’ai failli travailler dans le prêt-à-porter, et j’ai été recommandé dans un café. Quelques années plus tard, après avoir arpenté plus d’une dizaine de lieux à Rennes, j’ai travaillé à l’hôtel Mama Shelter à Paris, après un passage rapide à Nantes. J’ai pu travailler en 2018 au restaurant de Joël Robuchon à Saint-Germain-des-Prés. Je faisais 50/55 heures en trois jours, mais ça forme. En mars 2020, je devais entrer dans un bar à cocktails, malheureusement la pandémie du Covid-19 a suivi… Durant le premier confinement, j’ai réactivé mon compte Instagram. J’avais passé des entretiens dans un bar-restaurant de prestige en amont, et on m’avait demandé pourquoi le Campari était rouge. Je n’étais pas allé assez loin sur la connaissance des produits faute de pouvoir y répondre. J’ai tout de suite essayé de parfaire ma culture sur les spiritueux.
Pourquoi avez-vous choisi de partir à la rencontre des producteurs de spiritueux?
Après avoir rempli des carnets entiers sur chacun des spiritueux, j’ai eu à cœur d’aller à la rencontre des producteurs. Un ami vidéaste et motion designer, qui avait réalisé un reportage au sein d’une transatlantique, m’a suivi pour entamer un tour des distilleries en France. L’idée était de s’immerger sur place pendant 48 heures. Nous avons fait douze épisodes en trois saisons (cognac, gin, armagnac, et prochainement 4 suivants sur le rhum). Après un financement personnel (lors de la saison 1) puis participatif (saison 2), je me suis rapproché du Bureau national interprofessionnel de l’armagnac, et de maisons d’armagnac pour lever les fonds nécessaires à la production et réalisation de la saison 3 Pour la quatrième saison, j’envisage d’aller vers les fonds plus classiques tout en gardant l’esprit que les maisons de spiritueux en question y mettent du leur également. Il y aura des personnalités assez fortes dans cette saison, avec un début de tournage prévu au printemps 2024, pour une diffusion à la rentrée suivante.
Comment continuez-vous à rester en contact avec le secteur?
Je fais de la prestation événementielle cocktails, j’accompagne des marques sur des créations de cocktails exclusives & développement de nouveaux produits, je me rends disponible et je suis présent à la plupart des évènements, salons et autres soirées au sein de l’industrie, je communique beaucoup avec les différents acteurs de notre joli métier et je créer plusieurs événements. Depuis peu, j’accompagne Nordic Ethanol, qui fait quatre gins, deux aquavits, un amaro, une vodka et un rhum. J’ai pour mission de développer le marché français. Avec mon agence audiovisuelle, j’accompagne par ailleurs certaines entreprises de spiritueux, dont Maison Ferrand, sur des projets créatifs. Pour Maison Ferrand, nous avons réalisé des vidéos en motion design, «Choose Your Next Rum Destination». J’ai également travaillé avec des bartenders pour le cognac Planat.
De quelle manière la façon de communiquer de l’industrie des spiritueux évolue-t-elle?
Cette industrie des spiritueux s’ouvre davantage au grand public. Elle mériterait à ce que l’on prenne plus le temps d’expliquer ce qu’elle fait, auprès des consommateurs, et pas seulement auprès des barmans. Il faut être capable de parler au-delà de son industrie. Dans les spiritueux, j’essaie de rendre accessible les produits et leurs histoires. Il ne faut pas être trop technique, du moins démocratiser avec une approche accessible. J’ai envie de pouvoir me faire entendre par un plus grand nombre. Idem pour les bars, il faut que l’on comprenne pourquoi on paie 14 ou 15 euros pour un cocktail, et se rapprocher des attentes des consommateurs. Il s’agit d’une industrie centrée sur l’hospitalité et cela me paraît primordial d’ouvrir nos portes aux futur(e)s épicurien(ne)s !
Photo : Louis Camelin