La crise est passée par là. La tourmente issue de la crise de confiance issue des subprimes américains a jeté un froid dans la sphère financière, avec un gain de seulement 1,31 % pour le CAC 40 en 2007. Quelques 110 opérations de LBO ont été réalisées au premier semestre 2007, pour une valeur de 15.8 milliards d’euros. Une acquisition par endettement, le leverage buy-out, consiste à racheter une entreprise en s’appuyant sur un effet de levier financier, c’est-à-dire en faisant appel à des organismes spécialisés qui financent cette reprise par de l’endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier. Un resserrement des conditions d’octroi des crédits, consécutif à la crise financière, a cependant fait nettement ralentir le volume de ce type d’opérations.
La conjoncture sera au coeur d’une éventuelle reprise de ce type d’activité et d’un retour de la confiance sur les marchés. La consommation sera scrutée de près par les analystes, et ce en particulier outre-Atlantique. La chute des prix de l’immobilier risque de peser sue le budget des ménages; Alan Greenspan, ancien président de la Fed, a évoqué à plusieurs reprises la possibilité d’une récession. Des tensions inflationnistes pourraient survenir.
En cette année d’élection présidentielle, les Etats-Unis sont donc surveillés de près par les acteurs de la finance mondiale: les mesures consécutives à la crise du subprime présentées par l’administration Bush doivent prendre effet dans les semaines à venir, et les propositions de chacun des candidats pourront intervenir dans le débat. L’attitude de la Fed quant à son taux directeur s’annonce comme déterminante, la baisse des taux étant censée soutenir l’activité. Le plan Bush est censé apporter une réponse aux inquiétudes des ménages quant à une possible saisie de leurs biens suite à la contraction d’un prêt subprime. De 400.000 à 500.000 procédures de faillites personnelles sont cependant attendues chaque trimestre. Les taux variables des emprunteurs doivent être gelés pendant cinq ans, et le système de refinancements fluidifié.
Le pétrole en ligne de mire
Un ralentissement de la croissance américaine pourrait avoir des conséquences sur les cours du pétrole, tout comme les variations du dollar, monnaie de référence sur les marchés. Après avoir franchi le seuil des 99 dollars en novembre puis s’être calmés, les cours du light sweet crude sont repartis à la hausse suite à l’assassinat de Benazir Bhutto et les tensions géopolitiques qui en découlent. La demande des pays émergents, en particulier de la Chine, s’annonce comme une donnée incontournable pour l’année 2008. L’attitude de certains Etats consistant à nationaliser leurs gisements au détriment des majors s’annonce aussi comme une donnée clef à prendre en compte dans le cadre de l’évolution des prix de l’or noir.