Cinq maisons lancent le collectif Cognacs, la nouvelle vague pour émerger face aux poids lourds du secteur, et mettre en avant des thématiques qui leur sont chères.
Planat, A. de Fussigny, Fanny Fougerat, Philbert, Merlet : cinq maisons de cognac pas forcément les plus connues du grand public ou même des professionnels, qui souhaitent faire entendre leur musique, dans le sillage des grands noms du secteur. A défaut de bénéficier des mêmes moyens de communication, elles viennent de se regrouper en un collectif, baptisé “Cognacs, la nouvelle vague”. Leur priorité affichée : se concentrer sur le marché français, petit en termes de volumes (98% de la production de l’appellation est exportée) mais prometteur.
“Nous voulons mettre en avant la diversité du cognac, derrière les grandes maisons. Nous sommes des maisons indépendantes, à taille humaine, qui ont sélectionné des produits très divers, pour montrer que le cognac n’est pas monolithique”, explique Luc Merlet, l’un des cinq chefs d’entreprise associés à la démarche. Planat mise sur le bar pour se développer, Merlet a déjà défriché ce segment, Philbert travaille autour d’éditions limitées, Fanny Fougerat compte sur “l’émotion”, et A. de Fussigny fait évoluer ses emballages. Un discours bien rodé, donc, pour chaque maison.
“L’idée du collectif est née avant l’été, puis nous avons rapidement organisé la démarche et décidé d’organiser un événement parisien. Au démarrage, nous nous adressons aux professionnels et aux prescripteurs avant, par la suite, d’organiser des dégustations en commun”, expose François Drounau, cofondateur de L’Assemblage, un cabinet de conseil en vins et spiritueux. basé à Cognac (Charente). D’autres entreprises pourraient rejoindre ultérieurement Cognacs, la nouvelle vague.
Le bar et l’environnement comme enjeux
A Saint-Palais-de-Négrignac (Charente-Maritime), la maison Planat, créée en 1828 et rachetée à Camus en 2018, est dans le giron d’une famille de producteurs et d’éleveurs de cognac depuis 1830. Elle vient de lancer une deuxième édition de son cognac Overproof (65%), adapté pour la mixologie. “Les barmans sont très prescripteurs. Ils ont moins d’a priori sur le cognac que d’autres profils de consommateurs. Nous avons conçu une bouteille adaptée aux speed racks, avec une prise en main aisée”, explique Marie Nau, responsable marketing et communication de la Société des Vins et Eaux-de-vie.
Autre enjeu fort : l’environnement. A Cognac, la maison A. de Fussigny, dirigée par Thomas Gonon, a fait embouteiller son cognac 2050 (40%) dans un flacon en fibre de lin, doté d’une étiquette dépourvue de papier (caséine technique). Une bouteille de 20cl en résidu de canne à sucre doit suivre, pour l’heure en version expérimentale, en partenariat avec Lyspackaging (à Chaniers, en Charente-Maritime). “La bouteille qui fait 1kg, c’est terminé”, estime le chef d’entreprise.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.