Conformément aux prévisions des analystes, l’Organisation des pays producteurs de pétrole a opté pour le statu quo concernant ses extractions. L’Opep estime que si les prix du pétrole connaissent une flambée sans précédent depuis plusieurs mois, ce n’est pas en raison de l’insuffisance de sa production mais uniquement en raison de facteurs qu’elle ne maîtrise pas, au premier rang desquels la chute du dollar ou la spéculation, notamment consécutive à la crise financière.
Le cartel a souhaité se prémunir contre les risques d’une diminution rapide de la demande mondiale, provoquée par la fin de l’hiver et les craintes d’une récession aux Etats-Unis. Les pays producteurs ont également émis le souhait d’éviter un affaiblissement trop brutal des cours alors que la monnaie de référence des échanges, le dollar, doit faire face à une importante baisse qui affecte leurs revenus.
Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro, avait fait part dès lundi soir de son inquiétude face à l’annonce potentielle de cette décision. « Nous pensons que les cours du pétrole sont à un niveau élevé« , expliquait-t-il à Bruxelles. La même mise en garde émanait hier de la part de George W.Bush: « Je pense que c’est une erreur que de laisser se ralentir l’économie de votre plus gros client, de vos plus gros clients, par la faute de prix de l’énergie élevés. Le conseil que je donne à l’Opep, c’est: comprenez bien les conséquences de prix de l’énergie élevés« , expliquait le président des Etats-Unis.
Les cours du pétrole sont restés à la hausse, à la mi-journée, suite à ces annonces, confirmant une tendance en cours depuis ce matin. BP a pour sa part annoncé hier soir qu’elle provisionnait 2 milliards de dollars afin de faire face aux réclamations consécutives à l’explosion de sa raffinerie de Texas City, il y a trois ans. Nouveau record du baril de brut jeudi 6 mars, à 105,97 dollars.