A Paris, le Little Red Door, l’un des meilleurs bars à cocktails au monde, amène bartenders et shakers à Pigalle, le temps d’un pop-up qui permet de (re)découvrir plus au calme son menu.
Rue Frochot, dans le 9ème arrondissement de Paris, les habitués des bars à cocktails reconnaîtront, jusqu’au 4 mars, le Lulu White, qui a contribué avec brio aux belles nuits de Pigalle jusqu’à la semaine dernière. La configuration n’a quasiment pas changé, le temps d’accueillir un pop-up store signé Little Red Door, également dans le giron de Bonomy Group. Les locaux du cinquième meilleur bar au monde, dans le dernier classement World’s 50 Best bars, se faisant une beauté, l’équipe a amené son matériel et son concept de menu centré sur l’agriculture (Flourish). Les cocktails sont prébatchés.
“L’appréhension du bar est différente, mais nous avons le même menu et nos cocktails, ce qui nous permet d’être dans la continuité”, rappelle Jane Le Provost, bartender. Le prébatch des cocktails simplifie la démarche. L’occasion, aussi, de redécouvrir les charmes de l’offre de dégustation ordonnancée de cocktails, habituellement sur réservation en fin d’après-midi au bar classique de la rue Charlot, dans le 3ème arrondissement. On est toujours accueilli par un “welcome drink”. Ici, un cocktail au shiso violet produit par Superette (Paris 18ème) et mélangé à du saké Wakaze au saké noir. Un cocktail “low ABV, juicy, pour l’apéritif”, décrit Raphaël French, bartender. On sent bien le saké, avec également des notes proches de la cire au nez.
Un menu tout en douceur
Les cocktails, régulièrement renouvelés, poursuivent aussi la démarche de sourcing made in France avec une mistelle (moût de raisin à la fermentation stoppée par de l’alcool) de rhubarbe maison pour le Rhubarb. La rhubarbe provient du Domaine de la Source, dans la Somme. Une eau-de-vie de raisin signée Bourgoin, une eau-de-vie de framboise (Capreolus distillery), du sirop de gingembre maison et un sirop de miel maison sont mixés avec du vermouth (Verdant, de Baldoria, amer et herbacé). Un cocktail doux, acidulé, également porté de manière surprenante sur les agrumes, à la belle sucrosité en fin de bouche. Le drink est carbonaté, pour une fine pétillance.
Pour le cocktail Grain, direction la ferme de Vaux, à Gastins (Seine-et-Marne). Le drink consiste une redistillation de petit épeautre, et de vin rosé. Du vermouth et du rhum sont ajoutés. Un cocktail très sec, à mi-chemin entre le negroni et l’old fashioned, avec de très belles notes de vermouth. De quoi introduire avec douceur le Pear, conçu dans l’esprit d’un digestif avec une liqueur de poire maison. “On se rapproche d’un old fashioned style, avec la sucrosité qui tapisse le palais”, illustre Jane Le Provost. Du whisky signé Lehmann et du chouchen sont ajoutés.
Une douce escapade cocktails qui se termine par l’incontournable Crème de la crème, un digestif à part entière cette fois-ci, grâce à un fatwash (infusion d’un corps gras avec un spiritueux) de crème d’Isigny (45% MG) et de bourbon Woodford Reserve. Floc de Gascogne et vodka Fair sont aussi de mise. Le côté crémeux de la crème percute l’opulence du bourbon. Des mignardises – carré de chocolat, madeleine – sont servies à la fin du menu (de 55 à 65 euros). Une expérience qui sera de nouveau de mise mi-février au Little Red Door – original, cette fois-ci.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.