Le secteur de l’immobilier logistique doit faire face aux difficultés économiques et financières.
Conséquence de la crise, les entrepôts se vident face au ralentissement ou à la baisse de la consommation, selon les différentes tendances observées ces derniers mois. Les difficultés économiques ont pris de court de nombreux promoteurs immobiliers, qui avaient programmé de longue date de nouvelles inaugurations dans le secteur logistique. Depuis le début de l’année, l’offre dans ce domaine est abondante, et la demande en recul (- 26 %).
Cette situation peu envieuse du marché de l’immobilier logistique incite les professionnels à faire preuve d’imagination. « Avec la crise, nous accentuons nos efforts afin de proposer aux investisseurs et aux utilisateurs des solutions performantes. Pour diminuer les prix de construction, nous avons mis au point un concept, 20 % moins cher à la construction », témoignait récemment au Figaro Michel Hugues, vice PDG de GSE, une société avignonnaise spécialisée dans la construction de locaux. Ce nouveau produit, baptisé Modulog, a pour objectif de s’adapter aux variations de stocks inhérentes au commerce ou à l’industrie, en jouant sur les volumes.
En conciliant modularité et économies, cette initiative s’inscrit dans la démarche poursuivie par les services logistique des entreprises: optimiser au maximum le parc immobilier. Chez Adyal, société basée sur le management immobilier, les charges sont réduites de manière drastique à travers une renégociation et une mutualisation des contrats, et les prestataires passés au crible. Cette volonté, encore plus forte en période de crise, de réduction des coûts, passe notamment par une pression sur les loyers. Ceux-ci ont en moyenne grimpé de 20 % depuis 2004: cette inflation se retrouve aujourd’hui contrariée.
Des difficultés pour investir
La capacité des promoteurs à développer de nouveaux projets est également affectée par la crise. L’immobilier logistique, à l’activité corrélée aux évolutions de la consommation, concilie le court terme (par le biais des loyers) et des investissements à long terme (les bâtiments). « Suite à la crise financière, il y a un manque flagrant de liquidité pour réaliser des opérations nouvelles. La baisse des valeurs locatives à un impact sur la rentabilité des investissements », expliquait récemment à Stratégies Logistique Didier Terrier, directeur chez DTZ France.
Les actifs immobiliers, principalement concentrés dans le Nord et l’Ile-de-France en raison du positionnement stratégique de ces deux régions, commencent seulement à vieillir: près de 14 millions de mètres carrés d’entrepôts ont moins de dix ans. Ce renouvellement constant dans le domaine de l’immobilier logistique en fait un des secteurs les plus innovants et dynamiques. Les investisseurs, les aménageurs ou encore les commercialisateurs sont autant d’acteurs qui interviennent à différents échelons du processus de construction, du projet à l’occupation des locaux: cette interaction peut toutefois ralentir la mise en oeuvre de certains projets.
Le secteur de l’immobilier logistique peut toutefois compter sur deux atouts: la perspective de locaux plus performants de manière énergétique et économique, avec des démarches de développement durable, et un portefeuille de clients principalement constitué de grandes entreprises, plus à-même de résister à la crise.